quatorze pieds de vol, & fait une guerre cruelie aux chèvres,
aux BreBis, aux chamois, aux lièvres & aux marmottes. M.
Saleme rapporte auifi un fait très-pofttif à ce fujet, & qui eft
allez important pour le citer ici tout au long. « En 1719 ,
» M. Déradin, Beau-père de M. du Lac, tua à fon château de
» Mylourdin, paroiffe de Saint-Martin d’ABat, un oifeau qui
» pefoit dix-huit livres, & qui avoit dix-huit pieds de vol ; il
s> voloit depm» <jueïgufiB jours.autour d’un étang; il Bit percé
x> de deux Balles lous I aile. II avoit le dédits du corps Bigarré
» de noir, de gris & de Blanc, & le delîùs du ventre rouge
» comme de lecarlate, & fes plumes étoient frifées ; on le
» mangea tant au château de Mylourdin qu’à Château-neuf-
» fur-Loire; il fut trouvé dur, & fa chair fentoit un peu le
» marécage; j’ai vu & examiné une des moindres plumes de
» fes ailes ; elle eft plus groflè que la plus greffe plume de.
» cygne. Cet oifeau fingulier femBleroit être le contur ou
condor (tJ; » en effet, l’attriBut de grandeur exceffive doit être
regardé comme un caraélère décilïf, & quoique le laemmer
geier des Alpes, diffère du condor du Pérou, par les couleurs
du plumage, on ne peut s’empêcher de les rapporter à la même
elpèce, du moins julqu’à ce que l’on ait une defcription. plus
exaéte de l’un & de l’autre.
Il paraît par les indications des Voyageurs, que le condor
du Pérou a le plumage comme une pie, c’eft-à-dire, mêlé de
Blanc & de noir; & ce grand oifeau tué en France, au château
de Mylourdin, lui reflemBIedonc, non-feulement par la grandeur,
puifqu’il avoit dix-huit pieds d’envergure, & qu’il pefoit dix-huit
livres, mais encore par les couleurs, étant auffi mêlé de noir &
(r) OmithoL de Saleme, page 1 0 .
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