des couleurs, parce quelles changent aux différentes mues, à
mefure que l’oifeau avance en âge, & que d’ailleurs elles font
fidèlement repréfentées par les trois planches que nous venons
de citer ci-deflus. J’oblèrverai feulement que la couleur la
plus ordinaire des pieds du faucon, eft verdâtre, & que quand
il s’en trouve qui ont les pieds & la membrane du bec jaunes,
comme celui qui eft repréfenté dans la plancke ufy o ; les
Fauconniers les appellent faucons bec jaune, & les regardent
comme les plus laids & les moins nobles de Fécole de la fauconnerie
: j’obferverai encore qu’ils fe fervent du tiercelet de
faucon, c’eft-à-dire, du mâle, lequel eft d’un tiers plus petit
que la femelle, pour voler les perdrix, pies, ’geais, merles
& autres oifeaux de cette efpèce; au lieu qu’on emploie la
femelle au vol du lièvre, du milan, de la grue & des autres
grands oifoaux.
Il paroît que cette elpèce de faucon, qui eft allez commune
en France, fe trouve auffi en Allemagne. M. Frifch ( g ) a
donné la figure coloriée d’un faucon-fors à pieds & à membrane
du bec jaunes, fous le nom de enten-ftojfer ou fchwart-^-braune
habigt, & il s’eft trompé en lui donnant le nom S autour brun ;
car il diffère de l’autour par la grandeur & par le naturel. Il paroît
qu’on trouve auffi en Allemagne, & quelquefois en France,une
efpèce différente de celle-ci, qui eft le faucon pattu à tête
blanche , que M. Frifch appelle mal-à-propos vautour, a Ce
» vautour à pieds velus ou à culotte de plume,.eft, dit-il, de
(g ) N ota. Vo ici ce que M . Frifch dit de cet oiièau, qu’il appelle Fennemi des canards
ou Vautour d'un Irun-noir. II a été pourvu jpar la Nature de longues ailes & de plumes
ferrées les unes fur les autre s.. . . C ’eft des oifeaux de proie l’un des plus vigoureux, il
pourfuit de préférence les canards, les poules d’eau & autres oifeaux d’eau, p l. l x x iv »
tous les oifeaux de proie diurnes à bec crochu, le feul qui ait «
des plumes jufqu a la partie inférieure des pieds, auxquels elles «
s’appliquent eXaélement ; l’aigle des rochers a auffi des plumes «
femblables, mais qui ne vont que jufqu’à la moitié des pieds; Ê
les oifeaux de proie noélurnes, comme les chouettes, en ont «
jufqu’aux ongles , mais ces plumes font une elpèce de duvet: «
ce vautour pourfuit toute forte de proie, & on ne le trouve «
jamais auprès des cadavres » ( h ) , c’eft parce que ce n’eft pas
un vautour, mais un faucon, qu’il ne fe nourrit pas de cadavres;
& ce faucon a paru à quelques-uns de nos Naturaliftes affez
femblable à notre faucon de France (i), pour n’en faire qu’une
variété ; s’il ne différait en effet de notre faucon que par la
blancheur de la tête, tout le refte eft affez fomblable pour
qu’on ne dût lè confidérer que comme variété ; mais le caraélère
des pieds couverts de plumes jufqu’aux ongles, me paraît être
fpécifique , ou tout au moins l’indice d’une variété confiante, &
qui fait race à part dans l’efpèce du faucon.
Une feconde variété eft le faucon blanc, qui fe trouve en
Ruffie, & peut-être dans les autres pays du Nord; il y en a de
tout-à-fait blancs & fans taches, à l’exception de l’extrémité des
grandes plumes des ailes qui font noirâtres : il y en a d’autres
dè cette elpèce, qui font auffi tout blancs , à l’exception de
quelques taches brunes fur le dos & fur les ailes, & de quelques
raies brunes fur la queue (h) : comme ce faucon blanc eft
de la même grandeur que notre faucon, & qu’il n’en diffère
(h) Frifch, planche l x x v , avec une figure coloriée. — Le faucon à tête Hanche. Briiîbn, ’
tome I , page 3 2$ ; & tome V I, fiupplément, page 2 2 , planche i .
fi) Voyez l’Ornithologie de M. Brifibn, page 3 2 j .
(k ) BriiTon, tome I , page 3 2 6 .