des deux autres, d'abord par ia petiteflè même du corps de i’oifeau,
qui n’eft pas plus gros qu’un merle, & enlûite par le raccourcit
fement très-marqué de ces aigrettes qui furmontent les oreilles,
lefouelles dans cette efpècé ne s’élèvent pas d’un demi-pouce, &
ne font compofées que d’une feule petite plume (b); ces deux
caraétères fuffifent pour diftinguer le petit duc du moyen &
du grand duc, & on le reconnoîtra encore •O ■ ' aifément à la tête
qui eft proportionnellement plus petite par rapport au corps
que celle des deux autres, & encore à fon plumage plus élégamment
bigarré & plus dillin élément tacheté que celui des
autres, car tout fon corps <.fl très - joliment varié de gris,
de roux, de brun & de noir ; & fes jambes font couvertes
jufqu’à l’origine des ongles, de plumes d’un gris - roullàtre,
mêlé de taches brunes ; il diffère suffi des deux autres par
le naturel , car il fe réunit en troupe en automne & au
printemps, pour paifer dans d’autres climats ; 3 n’en relie que
très - peu, ou point du tout en hiver dans nos provinces, &
on les voit partir après les hirondelles, & arriver à peu
près en même temps ; quoiqu’ils habitent de préférence les
terreins élevés, ils fe raflêmbïent volontiers dans ceux où les
mulots fe font le plus multipliés, & y font un grand bien
par la dellruélion de ces animaux qui fe multiplient toujours
trop, & qui, dans de certaines années , pullulent à un tel
lien de nouveau, ni même rien de moderne > car il paraît ignorer beaucoup de choies qui
ont été dites avant lui for les fujets qu’il traite. L ’ouvrage de M. Edwards eft infiniment
meilleur ; car indépendamment de ce que les deilins & les planches coloriées font plus
correéles, c’eft que lès deferiptions font plus exaéles , lès comparaifons plus juftes,-& que-
par-tout il paraît avoir une pleine connoiflànce de ce qui a été fait avant lui for les objets
qui ont rapport à ceux qu’il nous préiènte.
(b ) A ires vel pJumulce in auriutn modunt Jùrreéhz, in . mortuo vtx apparent, la vivo mant-
fefiio res, ex unâ tantum pinnulâ-confiantes. Aldrov. A v i. tom. I , pag. 5 31 ‘
d u S c o p s OU P E T I T D u c . 283:
■ point, qu’ils dévorent toutes les graines & toutes les racines
des plantes les plus néceflâires à la nourriture & à i’ulàge de
l’homme : on a fouvent vu dans les temps de cette elpèce
de -fléau, les petits ducs arriver en troupe, & faire fi bonne
guerre aux mulots qu’en peu de jours ils en purgent la
terre ( c j ; les hiboux ou moyens ducs fe réunifient aufli
quelquefois en troupe de plus de cent ; nous en avons été,
informés deux fois par des témoins oculaires, mais ces aflèm-
blées font rares, au lieu que celles des foops ou.petits ducs
fe font tous les ans;, d’ailfeurs c’ell pour, voyager qu’ils
femblent fe ralfembler, & il n’" ‘ refte P°iut au pays, au
lieu qu’on y trouve des J*£>oux ou moyens ducs en tout
temps ; il eft même à-préfumer que les petits ducs font des
voyages de long cours. & qu’ils paifent d’un, continent à
l’autre; l’oifeau de la nouvelle Efpagne indiqué par Nieremberg,
fous le nom de talchicuatli, eft ou de la même efpèçe, ou
d’une elpèce très - voifine de celle du feops ou petit duc (d ) ;
au relie, quoiqu’il voyage par troupes nombreufes, il eft alfez
(c) Nota. i . ° Samuel Dale en .cite deux exemples d’après .Childrey, & il les rapporte
dans les termes foivans. In the year 1 $ 8 o a t hallontide an army o f mices fo overrun the
marshes near foutk-minjler that the eat, up th e.g ra jf to the very: roots B u t a t lenglit a
great number o f Strange printed owls came and devoured a ll the .¿nice. The like happened
again in EJfex anno 1 6 4 8 . Childrey, Britannia, botanica, pag. 10 0 .— D a le’s appendix
tho the hiflory o f Harwich. London, 1 7 3 2 , pag. 397« Nota. 2 .0 Que quoique Dale
rapporte ces frits à Yotus ou moyen d u c, je crois qu’il faut les attribuer au feops ou petit
duc, à caufè de l’indication Strange painted ow ls, qui foffit pour frire reconnoitre ici le
feops ou petit duc.
(d ) Exoticum oti genus tdlchicuatTi videtur: cornuta avis efl fiv e auricuìata , parva corpore ',
refima, rofiro brevi, nigra lim in e, h teà erubefcens iride fufca & cinerea plumis ufque a d
crura, atra & incurva unguibus. Catera fim ilis nofirati oto. Eufèb. Nieremberg, H ifl. nat.
Lib. X , cap. x x x i x , pag. 2 2 1 .