C H A T - H U A N T (a).
A . p r è s Ja hulotte qui eft la plus grande de toutes Jes
chouettes, & qui a Ies yeux noirâtres, fe trouvent Je Chat-
huant (pl. 4 3 7 ) , qui les a bleuâtres, & J’Effraie qui les a
jaunes--: tous deux font à peu près de Ja même grandeur ; ils
ont environ douze à treize pouces de longueur, depuis Je bout
du I>ec jufqu’â l’extrémité des pieds, ainfî ils n’ont guère que
deux pouces de moins que la hulotte , mais ils paroiffent
fenfiblement moins gros à proportion. On reconnoîtra Je chat-
huant dabord à fes yeux bleuâtres, & enfuite à ïa beauté & à
Ja variété diítinéle de fon plumage ( b ) ; & enfin à fon cri
hoho, hohô, Kôhohoho, par lequel il femble huer, hôler ou
appeler à haute voix.
Gelher, AJdrovande, & plufieurs autres NaturaJiftes après
(■a) E n G re c, ; en Latin, N o flu a ; en Catalogne, C a leca ; en Allemand, M il-
chfanger, Kinder, M elcker, Stock-eule ; en A n glo is , Common brown-owl ou Leech-ow l —
S trix. Gefiier, A v i. pag. 7 3 8 . -— Aldrov. A v i. tom. I , pag. 5 6 1 Chouette. Alb in,
tome I..p a g e 10 ,p l. i x , avec une figure mal coloriée.— Noélua major. Frifch, p l. x c v i,
avec une figure coloriée du mâle; ¿ r planche jr c v , avec une figure coloriée de la femelle.
| | g -L e Chat-huant. Briflbn, OmithoL t o m e l , page 50 0 . — T he tawny owl. Britilch
Z o olog y , planche B y . N ota. Que faute d’exaélitude, l’Auteur de la Zoologie Britannique
a marqué du même numéro B p , deux planches différentes, & que l’une de ces planches
repréiènte le hibou ou moyen d u c , & l’autre le chat-huant dont il eft ici queilion.
(b ) Voyez-en la deicriprion très-détaillée & très-exaéle dans l’Ornithologie de M.Briflbn;
tome I , page 5 0 0 & fuivantes: il fuffit de dire ici que les couleurs du chat-huant font
bien plus claires que celles de la hulotte; le mâle chat-huant eft à la vérité plus brun que
la femelle, mais il n’a que très-peu de noir en comparaiibn de la hulotte, qui de toutes
les chouettes eft la plus grande & la plus brune.
eux, ont employé Je mot ftrix , pour défigner cette elpèce,
mais je crois qu’fls fe font trompés, & que c’eit à l’effraie
qu’il faut Je rapporter : flr ix , pris dans cette acception, c’eft-
à-dire, comme nom d’un oifeau de nuit, eft un mot plutôt
latin que grec; Ovide nous en donne J’étymologie, & indique
affez clairement quel eft J’oifeau noéiurne auquel il appartient
par Je paiîàge Jùivant :
Grande caput, fiantes ocu li; rojlra aptd rapind
Canidés pennis, unguibus kamus ineft.
E ft illis Jbigibus nomen, S ed n ^ d in is hujns
Caufa quod horrendp jtàdere noéle /oient.
La tête groffe, les yeux fixes, le bec propre à Ja rapine,
ïes ongles en hameçon, font des caraâères communs à tous
ces oifeaux ; mais Ja blancheur du plumage, canities pennis,
appartient plus à l’effraie qu’à aucun autre ; & ce qui détermine
foi cela 1x1011 fonciment, c’eft que Je mot Jlridor, qui
lignifie en Jatin un craquement, un grincement, un bruit délà-
gréablement entrecoupé & femblahle à celui d’une feie, eft
précifément le cri grë, grëi de J’effraie ; àu lieu que Je cri
du chat-huant eft plutôt une voix haute, un hôJement qu’un
grincement.
On ne trouve guère les cliat-huants ailleurs que dans les
bois; en Bourgogne ils font bien plus communs que les hulottes,
ils fe tiennent dans des arbres creux, & l’on m’en a apporté
quelques-uns dans Je temps Je plus rigoureux de J’hiver, ce qui
me fait préfumer qu’ils relient toujours dans Je pays, & qu’ils
ne s’approchent que rarement de nos habitations. M. Frifch
Tome I. Dddd