Lords tranchans de la mandibule inférieure lorfque le bec eit
fermé i que vers le bout du bec il y a une petite éminence
ronde aux côtés de laquelle font deux petits trous par où les'
canaux falivaires le déchargent ; que dansla bafe du bec font les
trous des narines, longs de fix lignes fur deux de large, en allant
du haut en bas, ce qui donne une grande amplitude aux parties
extérieures de l’organe de l’odorat dans cet oifeau ; que la langue
eft dure & cartilagineufe, faifant par le bout comme un demi-
canal, & fes deux côtés étant relevés en haut ; cesr côtés ayant
un rebord encore plus dur que le relie de la langue, qui fait
comme une fcie compofée de pointes tournées , vers le gofier;
que l’oefophage fe dilate vers le bas, & forme une greffe boffe
qui prend un peu au -déffous du rétréciffement de l’cefophage ;
que cette bolîè n’elt différente du jabot des poules , qu’en ce
qu’elle ell parfemée d’une grande quantité de vaiffeaux fort vifibles,
à caufe que la membrane de cette poche ell fort blanche &
fort tranlparente (IJ; que le gélïer n’ell ni auffi dur, ni aufli épais
qu il l’ell dans les gaüinacées, & que là partie charnue n’ell pas
rouge c o m m e aux géfiers des autres oifeaux, mais blandie comme
font les autres ventricules ; que les inteftins & les. coecum font
petits comme dans les autres oifeaux de proie; qu’enfin l’ovaire
ell à l’ordinaire, & Yoviduélus un peu anfraélueux comme celui
des poules, & qu’il ne forme pas un conduit droit & égal,
ainfi qu’il l’ell dans plufieurs autres oifeaux (mj.
( I ) N ota. II paroîtroit par ce que difent ici M .r i.de l’Académie -, que le griffon-a le
jabot proéminent au dehors ; cependant je me luis aifuré par mes yeux du contraire, il.n’y
a qu’un grand creux à la place du jabot, à l’extérieur; mais cela n’empêche pas qu’à l’intérieur
il n’y ait une boflê & un grand éiaigifîèment dans cette partie de l’oelbphage qui ibulève
la peau du creux & le remplit lorfque l’animal eft bien repu.
m Mémoires pour fervir à l’Hiftoire des animaux, partie l u , article du Griffon.
Si nous'comparons ces obfervations fur les partifes intérieures
des vautours, avec celles que lés mêmes Anatomilles de 1 Académie
ont faites fur les aigles, nous remarquerons aifément que
quoique les vautours fe nourriffent de chair comme les aigles,
ils n’ont pas néanmoins la même conformation dans les parties
qui fervent à la digeltion, & qu’ils font à cet égard beaucoup
plus près des poules & des autres oifeaux qui fe nourrilfent de
grain , puifqu’ils ont un jabot & un eltomac qu’on peut regarder
comme un demi-géfier, par fon épailfeur à la partie du fond :
en forte que les vautours parodient être conformés non-feulement
pour être carnivores, mais granivores 1“ ; meme omnivores.
L E V A V T O u R
o u
G R A N D V A U T O U R (a).
L E Vautour fimplement dit ou le grand Vautour, ( pl. 42 .5)
ell l’oifeau que Belon a improprement appelé le grand vautour
cendré (b ), & que la plupart des Naturalises après fui, ont aufti
nommé vautour cendré (c), quoiqu’il foit beaucoup plus noir que
cendré: il eft plus gros & plus grand que l’aigle commun, mais un
peu moindre que lè griffon, duquel il n’eft pas difficile de fe
(a ) Vautour, en Arabe, Racham óu Rochará; en Grec, Iuà]/; en L á t in Vulturi en
Efpagnol, Buyetre ; en Italien, Avoltorio ; en Allemand, Gyr ou Geir ou Geier; en Pot
lonois, Sep ; en Anglois, Geir ou Vulture.-— h e Vautour. Briflòn, tome I , page 4 5 g
_ (b ) Le grand Vautour cendré. Belon, tììjl. nat. des Oifeaux, page S j, avec unefigure.
( c) Vultur cireneus. Aldrov. Avi. tom. I , pag. J13 5 & 2 7 1 .-—Ray, Syrtopf. avi.pag.9; .
n.° 1 .— WilluIghby^On/jMo/. pag. 3 5 , n.° 1 . — Klein, Ord. avi. pag. 4Í4J*, n.°! 4.
— Chaileton, Onomaet. pag. 64., n.° 2 .~Rzaczynsky, Auâ. H ifl. nat. Poi. pag. 4 3 ° ' '