puis de ceux d’une autre plus éloignée; réunir, après cela,
ces hiftoires particulières pour compofer celle de tous
les oifeaux d’un même climat; faire la même chofe dans
tous les pays & dans tous les différens climats; comparer
enfuiteces hiftoires particulières, les combiner pour en
tirer les faits & former un corps entier de toutes ces
parties féparées. O r , qui ne voit que cet ouvrage ne peut
être que le produit du temps i quand y aura-t-il des
Obfervateurs qui nous rendront compte de ce que font
nos hirondelles au Sénégal & nos cailles en Barbarie !
qui feront ceux qui nous informeront des moeurs des
oifeaux de la Chine ou du Monomotapa ! & comme je
l’ai déjà fait fentir, cela ell-il alfez important, allez utile
pour que bien des gens s’en inquiètent ou s en occupent !
C e que nous donnons ici lèrvira donc long-temps comme
une bafe ou comme un point de ralliement auquel on
pourra rapporter les faits nouveaux que le temps amènera.
Si l’on continue d’étudier & de cultiver l’Hiftoire naturelle,
les faits fe multiplieront, les connoifiànces augmenteront;
notre efquifïè hiftorique, dont nous n’avons pu tracer que
les premiers traits, fe remplira peu-à-peu & prendra plus
de corps; c’eft tout ce que nous pouvons attendre du
produit de notre travail, & c’eft peut-être trop eipérer
encore & en même temps trop nous étendre fur fon peu
de valeur.
*3e'*'as*
HISTOIRE
NATURELLE.
D I S C O U R S
SUR LA NATURE DES OISEAUX.
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