ion plumage; mais il a pour caraâères propres & fpécifiques,
les extrémités des ailes & de la queue bordées d’un jaune blanchâtre,
deux plumes noires, longues de plus de deux pouces i
& deux autres plumes plus petites, toutes quatre placées .fur
ie fommet de la tête, & qu’il peut baiflèr ou relever à là
volonté; les jambes couvertes jufqu’aux pieds de plumes blanches
& noires, pofées comme des écailles ; l’iris de l’oeil d’un jaune
vif, la peau qui couvre la bafe du bec, & les pieds jaunes
comme les aigles, mais le bec plus noir & les ongles moins
noirs : ces différences font fuffifantes pour féparer cet oifeau des
aigles, & de tous les autres dont nous avons fait mention dans
les articles précédent; mais il me paroît qu’on doit rapporter à
cette efpece, I oifeau que Garcillailo appelle aigle du Pérou (h),
qu’il dit être plus petit que les aigles d’Elpagne.
II en eft de meme de Foifèau des côtes occidentales de
1 Afrique f i ) , dont M. Edwards nous a donné une très-bonne
figure enluminée, avec une excellente defeription lous le nom
d eagle-crowned, aigle hupé, qui me paroît être de la même
elpece, ou dune efpècç tres-voifine de celui-ci. Je crois devoir
rapporter en entier la defeription de M. Edwards, pour mettre
le Ledeur à portée d’en juger (h ).
Là
W Hifloiifi naturelle des Incas, tome I I , page 2 7 4 .
( i) Laigte hupé dAfitque. BriïTon, Oùùlhoi. tom. I, pag. 44.8.
( ) Cet oiièau, dit M . Edwards, eft d’environ un tieis plus petit que les plus glands
aigles qui fe voient en Europe, & il paraît fort & hardi comme les autres aigles ; le bec
avec la peau qui couvre le haut du bec, & où les ouvertures des narines font placées,
eft dun bran obicur ; les coins de l’ouverture du bec font, fondus allez avant julqne fous
les yeux, & font jaunâtres; Fins des yeux eft d’une couleur d’oiange rougeâtre; le devant
de la tête, le tour des yeux & la gorge font couverts de plumes blanches, parfemées de
petites taches noires; le derrière du-cou & de la tête, le’ dos-& les ailes, font d’un brun
La diftance entre l’Afrique & le Brefil, qui n’eft guère que
de quatre cents lieues, n’eft pas affez grande pour que -des
oifeaux de haut vol ne puilfent la parcourir ; & dès - lors il
eft très-poffible que celui-ci fe trouve également aux côtes du
Brefil & fur les côtes occidentales de l’Afrique; & il fuffit de
comparer‘ les caraélères qui leur font particuliers, & par lefquels
ils fe reflèmblent, pour être perfuadé qu’ils font de la même
efpèce; car tous deux ont des plumes en forme d’aigrettes qu’ils
redreflènt à volonté , tous deux font à peu près de la même
grandeur,- ils ont auffi tous deux le plumage varié , & marqueté
dans les mêmes endroits ; l’iris des yeux d’un orangé vif, le bec
noirâtre, les jambes jufqu’aux pieds, également couvertes de
plumes marquetées de noir & de blanc; les doigts jaunes &
les ongles bruns ou noirs, & il n’y a de différence que dans la
diftribution & dans les teintes des couleurs du plumage, ce qui
foncé, tirant lûr le noir, nids ïes bords extérieurs des plumés font d’un brun clair. Les
pennes*font plus foncées que les autres plumes des aiies; les côtés des ailes vers le haut1,
& les extrémités de quelques-unes des couvertures des ailes font blancs, la queue eft d’un
gris foncé, croilée de barres noires, & le deflbus en paroît être d’un gris de cendre obfcur
& léger ; la poitrine eft d’un brun rougeâtre avec de grandes taches xloires tranfveriales
fur les côtés; le ventre eft blanc, aulïi-bien que le deflbus de la queue qui eft marqueté
de taches noires; les cuiflès & les jambes, julqu’aux ongles, font couvertes de'plumes
blanches, joliment marquetées de taches rondes & noires; les ongles font noirs & très-
forts, les doigts font couverts d’écailles d’un jaune v if; il élève les plumes du deflùs de là
tête en forme de crête ou de hupe, d’où, il tire fon nom. J’ai deflmé cet oilèàu vivant à
Londres, en 1 7 5 2 ; fon maître m’aflura qu'il venoit des côtes d’Afrique, & je le crois
d’autant plus volontiers, que j’en ai vu deux autres de cette même elpèce exaélement chez
une autre perfonne, & qui Venoient de la côte de Guinée; Barbot a indiqué cet oilèau
fous le nom £ aigle couronné, dans la deicription de la Guinée; il en donne une mauvailè
figure, dans laquelle cependant on reconnoît les plumes relevées for là tête d’une manière
très-peu différente de celle dont elles font reprélëntées dans ma figure. Edwards, Glanures,
part. 1 , pag. 3 1 8c 3 2 , planche enluminée 2 2 4 -.
* Pennes eft un tenue de fauconnerie, pour exprimer les grandes plûmes dés ailes dés Oifeaiix de proie, j