Cette petite eipèce, fi voifine d’ailleurs de celle du faucon
par le courage & le naturel (c) , reflèmble néanmoins plus au
hobreau par la figure, & encore plus au rochier: on le diftin-
guera cependant du hobreau, en ce qu’il a les ailes beaucoup
plus courtes, & qu’elles ne s’étendent pas à beaucoup près jufqu’à
l’extrémité de la queue, au lieu que celles du hobreau s’étendent
un peu au-delà de cette extrémité; mais, comme nous l’avons
déjà fait fentir dans l’article précédent, lès relfemblances avec le
rochier lont fi grandes, tant pour la groflëur & la longueur du
corps ; la forme du bec, des pieds & des ferres ; les couleurs
du plumage, la diftribution des taches, &c... . qu’on lèroit très-
bien fondé à regarder le rochier comme une variété de l’émériïïon,
ou du moins comme une eipèce fi voifine, qu’on doit fitlpendre
fon jugement fur la diverfité de ces deux efpèces : au relie l’émérillon
s’éloigne de l’elpèce du faucon & de celle de tous les autres
oilêaux de proie, par un attribut qui le rapproche de la dallé
commune des autres oifeaux ; c’elt que le mâle & la femelle font
dans l’émérillon de la même grandeur, au lieu que dans tous
les autres oifeaux de proie, le mâle ell bien plus petit que la
femelle : cette fingularitc ne tient donc point à leur manière de
vivre, ni à rien de tout ce qui diftingue les oifeaux de proie des
autres oifeaux; elle fembleroit d’abord appartenir à la grandeur,
parce que dans les pie-grièches , qui font encore plus petites que
les émérillons, le mâle & la femelle lont auffi de la même
grolfeur; tandis que dans les aigles, les vautours, les gerfauts, les
autours, les faucons & les éperviers, le mâle ell d’un tiers ou
(c ) Pluiieurs Auteurs ayant fait la remarque de la conformité de l’émérillon avec le
faucon, lont appelé petit faucon, falco parvus merünus. Schwenckfeld, Avi. Si/. pag. 34«?.
— Falcone/lus. Rzaczynski, Auâ. H ijl. nat. P o l pag. '354.
Tome I.