qui en coït voulu parler, eft - il un vautour ou un aigle! eil-il
même un oifeau réellement exiftant ! Il me paroît donc que c’eft
très-gratuitement que l’on a voulu y rapporter le vautour brun.
Au refte, l’oifeau qui exifte réellement, & qui ne doit point
être rapporté à l’aigle hétéropode qui n’exifte pas, eft repréfenté
dans la planche n.° 4 2 7 ; & comme il nous a été envoyé
d’Afrique auffi-bien que de l’île de Malte (g j, nous le renvoyons,
à l’article fuivant, où nous traiterons J e s oifeaux qui ont
rapport aux vautours.
(g ) L e Vautour brun. Briflbn, O nùthol tome I , page 4 55 .
OI SEAUX É TRANGERS
Qui ont rapport aux Vautours.
I.
L ’oiSEAU envoyé d’Afrique & de l’île de Malte ( planche
4 2 7 J , fous le nom de Vautour brun, dont nous avons parlé
dans l’article précédent, qui eft une efpèce ou une Variété
particulière dans le genre des vautours, & qui, ne fe trouvant
point en Europe , doit être regardée comme appartenante au
cDmat de l’Afrique, & fur-tout aux terres voifines de la mer
méditerranéen
I I.
L’oiSEAU appelé par Belon, le facre d’Egypte, & que
le doéleur Shaw indique fous le nom Achbobba; cet oifeau fo
voit par troupes dans les terres ftériles & fablonneulès qui avoi-
finent les pyramides d’Egypte ; il fe tient prefqué toujours à
terre & fe repaît comme les vautours de toute viande & de chair
corrompue. « Il eft (dit Belon ) oifeau fordide éfc non gentil;
& quiconque feindra voit un oifeau , ayant la corpulence d’un a
milan , le bec entre le corbeau & l’oifeau de proie, crochu par «
le fin bout, & les jambes & pieds, & marcher comme le «
corbeau , aura l’idée de cet oifeau , qui eft fréquent en a
Egypte, mais rare ailleurs, quoiqu’il y en ait quelquesIuns n
en Syrie, & que j’en aye (ajoute-t-il) vu quelqu’uns dans <«
la Caramanie ». Au- rcilc, cet oireau varie pour les couleurs.;
c’eft »à ce que croit Belon, ïhierax ou accipiter Ægyptius
d’Hérodote, qui, comme l’ibis, étoit en vénération chez lès
anciens Egyptiens , parce que .tous deux tuent & mangent les
ferpens & autres bêtes immondes qui infeélent l’Egypte ( a ) .
çc Auprès du Caire, dit le doéleur Shaty, nous rencontrâmes
plufieurs troupes d’achbobbas, qui, comme nos corbeaux, «
vivent de charogne . . . . c’eft peut-être l’épervier d’Égypte, <r
dont Strabon dit, que contre le naturel de ces fortes d’oifeaux, .sf
il n’eft pas fort fauvage, car i’achbobba eft un oifeau qui ne «
fait point de mal, & que les Mahométans regardent comme s
facré ; c’eft pourquoi le Bacha donne tous les jours deux «
boeufs pour les nourrir, ce qui paroit être un refte' de l'an- «
cienne fuperftition des Egyptiens ». (b ). C ’éft de ce même
oifeau dont pade Paul Lucas. « On rencontre encore en Egypte,
dit-il, de ces épervierstà qui on rendoit, ainfi qu’à l’ibis, un <?
( a ) Belon, fJ ifl.tta t.d e s O ifeaux, pages 1 1 0 & / / / , avec fig u re, dans laquelle on:
peut remarquer que le bec reffemble beaucoup plus à celui d’un aigle ou d’un éperyier qaà
celui d’un vautour ; mais on dqit préiùmer que cette partie eft mal repréfentée dans la figurq,
puilque l’Auteur dit dans là deicription, que le bec eft entre celui du corbeau 8c celui d’un
oifeau de proie, & crochu par l’extrémité, ce qiii exprime affez bien 'la forme du bec
d’un vautour. . 1 .
- ( b ) Voyage de M . Shaw. D . M . tome I I , pages 9 & ÿ z '.