grande quantité dans ' d’autres pays ( c ) , & quen général
l’efpèce fe trouve répandue dans l’ancien continent ( d ), depuis
la Suède (e) jufqu’au cap de Bonne-efpérance ( f ) .
* (c) Nota. Je crois devoir rapporter ici en entier un affez, lorig récit de Belon, qui
prouve le paiTage des oifeaux, & indique en même temps la manière dont on les prend.
« Nous étions, dit-il,' à la bouche du Pont-Euxinoù commence lè détroit du Propon- «
tide; nous étions montés for la plus haute montagne, nous trouvâmes un Oifeleur qui «
prenoit des éperviers de belle manière; & comme.cétoit vers la fin d’Avril, lorfque «
tous oifoaux font empêchés à foire leurs nids, il nous.fembloit étrange.voir tant de milans. «
& d’éperviers de venir de-là par de devers le côté dextre de la mer majeure : l’Oifeleur «
les prenoit avec grande induftrie, & n’en failloit pas un; il en- prenoit^plus dune *
douzaine à chaque heure, il étoit' caché derrière un buiffon, au-devatji^ùquel il avoit «
foit une aire unie & carrée, qui avoit deux pas en diamètrei^d»ftaflle environ de deux «
• ou trois pas du buiffon; il y avoit fix bâtons ûchésj.u^l,^ c 1 aire, ^ qui étoient de la «
groffeur d’un pouce & de la hauteur d’unhonvr^£^ i:o^s c^a<lue cot®» * fommhé «
defquels il y avoit en chacun une copb<^ntaillée du côté de la place, tenant un rets, de «
fil' vert fort délié, qui é to it^ ch e aux coches des bâtons, tendus à la hauteur d’un «
homme, & au milieu d é l a c e il y avoit un piquet de la hauteur d’une coudée, au «
foîte duquel il y avoit une cordelette attachée qui répondoit à l’homme caché derrière «
le buiffon; il y avoit auifi plufieurs oifeaux attachés à la cordelette qui paiffoient le «
grain dedans l’aire, lefquels l’Oifeleur feifoit voler lorfqu’il avoit advifé l’épervier de loin, «
venant du côté de là mer; & l’épervier ayant fi bonne vue, dès qu’il les voyoit d’une «
demi-lieue, lors prenoit fon vol à ailes déployées, & venoit.fi roidement donner dans «
le filet, penfant prendre les petits oifeaux, qu’il demeurait encré leans enféveli dans les rets ; «
alors l’Oifeleur le prenoit & lui fichoit les ailes jufqu’au pli dedans un linge qui étoit «
là tout prêt expreffément coufu; duquel il lui lidit: le bas des ailes avec les cuiffes & la «
queue, & l’ayant, laiffoit l’épervîer contre terre qui ne pouvoit ne fe remuer ne fe débattre : «
Nul ne fournit penfer de quelle part venoient tant d’éperviers, car étant arrêté deux heures, »
il en print plus de trente, tellement qu’en un jour un homme foulen prendrait bien «
près d’une centaine. Les milans & les éperviers venoient à la file qu’on advifoit d’auffi «
loin que la yue.fe pouvoit étendre. Belon , H iß. nat. des Oifeaux, page 121 .»
■ (d) Les Éperviers font communs au Japon, de même que par-tout ailleurs dans les
Indes orientales. Koempfer, Hiß. du Japon, tome I, page 113.
(e) Linnæus, Fauna Suecica, n.° 68.
( f) Kolbe, D'efcript. du cap de Bonne-efpérance. tome III, pagês 16 7 & 168.