qu’une variété rie notre grande chevêche ou chouette ries rochers
d’Europe, car elle eft de la même grandeur & n’en différé que
par la diftrihution des couleurs, ce qui n’eft pas fuififant pour
en faire une efpèce diftinéte & féparée. Si cet oifeau creufoit
lui-même fon trou, comme le P. Feuillée paroît le croire, ce
feroit une raifon pour le juger d’une autre efpèce que notre
chevêche (d j , & même que toutes nos autres chouettes ; mais
il ne s’enfuit pas de ce qu’il a trouvé cet oifeau au fond d’un
terrier, que ce foit l’oifeau qui l’ait creufé; & ce qu’on en peut
feulement induire, oeil qu’il eft du même naturel que nos chevêches
d’Europe, qui préféras conflomniem Ira trous, foit dans
les pienres, foit d a n s terres, à ceux qu’elles pourroient
trouver dans les arbres creux.
'(d ) N ota. Ï ." L e p . du Tertre, en parlant de l’oifeau noitumâ appelé diable dans nos
îles de l’Amérique, dit qu’il eft gros comme'un canard, qu’il a la vue affieufe, ie plumage
mêlé de blanc & de n o ir, qu’il repaire fur les plus hautes montagnes, qu’il Je terni comme
Je lapin dans les trous qu’i l fa it dans la terre, où il pond fes oeufs, les y couve & élève
les petits qu’il ne defcend jamais de la montagne que de nuit, & qu’en volant il
fait un cri fort lugubre & effroyable. H ijl. des A n tilles, tome I I , page 2 jy . N ota. 2 .0
C e t oifeau eft certainement le même que.celui du P. Feuillée, & quelques-uns des habitans
de nos îles fe trouvera peut-être à portée de vérifier s’il creufè en effet un terrier pour fe
loger & y élever fes petits. Tout le refte des indications que nous donnent ces deux
Auteurs, s’accorde à ce que cet oifeau foit de la même efpèce que notre chevêche ou
chouette des rochers.