d’Europe s celle du Cap ne diffère de celle d’Europe qu’en ce
qu’elle a tout« les parties fupérieures du corps d’un brun noirâtre ;
celle du Sénégal les a d’un brun plus clair, & celle de Mada-
gafcar a ces mêmes parties d’un beau bleu ; mais ces différences
dans la couleur du plumage, tout le relie étant égal & femblable
d’ailleurs, ne fuffifènt pas à beaucoup près pour en faire des
elpèces diltinétes & féparées de la pie-grièche commune. Nous
donnerons plufieurs exemples de changemens de couleur tout auffi
grands dans d’autres oifeaux , même dans notre climat ; à plus
forte raifbn , ces changemens doivent-ils arriver dans des climats
différens & auffi éloignés les uns des autres: l’influence de la
température fe marque par des rapports que des gens attentifs ne
doivent pas biffer échapper; par exemple, nous trouvons ici que
la pie-grièche étrangère qui reffèmble le plus â notre pie-grièche
d’Italie, elt celle de la Louifiane : or la température de ces deux
climats n’ell pas fort inégale; & nous trouvons au contraire que
celle du Cap, du Sénégal & de Madagafcar reffemble moins,
parce que ces climats font en effet d’une température très-
différente de celle d’Italie.
Il en ell de même du climat de Càyenne, où la pie-grièche
prend un plumage varié ou rayé de longues taches brunes (planche
2 p y ); mais comme elle eft de b même grandeur que notre
pie-grièche grife, & qu’elle lui relïêmbîe à tous autres égards,
nous avons cru pouvoir 1a rapporter avec fondement â cette
efpèce commune.