pas allez pour partager, qu’il y a impoflMité de trouva- aflèz
de vivres pour fubfifter enfemble dans les mêmes terres.
Le faucon eft peut-être l’oifeau dont le courage eft le plus
franc, le plus grand, relativement à fes forces : il fond iàns
détouf & perpendiculairement fiir fa proie ; au lieu que l’autour
& la plupart des autres arrivent de côté: auffi prend-on l’autour
avec des Sets dans lelquels le lançon ne s’empêtre jamais ; H
tombe à plomb fur l’oifeau viétime, expofé au milieu de l’enceinte
des Sets, le tue ,1e mange fur le lieu s’il eft gros, ou l’emporte
s il n’eft pas trop lourd, en le relevant à plomb : s'il y a quelque
failànderie dans fon voifînage, il choilit cette proie de préférence;
on le voit tout-à-coup fondre fur un troupeau de failans comme
s’il tomboit des nues, parce qu’il arrive de fi haut, & en fi peu
de temps, que fon apparition eft toujours imprévue & louvent
inopinée: on le voit fréquemment attaquer le milan, Toit pour
exercer fon courage, fôit pour lui enlever une proie; mais 2
lui fait plutôt la honte que la guerre; 2 le traite comme un
lâche, le chailè, le frappe avec dédain, & ne le met point à
mort, parce que le mfian fe défend mal, & que probablement
fa chair répugne au faucon encore plus que fa lâcheté ne lui
déplaît.
Les gens qui habitent dans le voifinage de nos grandes
montagnes, en Dauphiné, Bugey, Auvergne & aux pieds des
Alpes, peuvent s’afîurer de tous ces faits (c ) . On a envoyé de
Genève, à la fauconnerie du Roi, des jeunes faucons pris dans
les montagnes voifines au mois d’avr2, & qui paroiflênt avoir
(e) N ota. Ils m’ont été rendus par des témoins oculaires, & particulièrement par M .
Hebert, que j ai déjà cité plus d’une fois, & qui a chalTé pendant cinq ans dans les montagnes
du Bugey.
acquis toutes les dimenfions de leur taille & toutes leurs forces
avant le mois de juin. Lorfqu’üs font jeunes, on les appelle
faucon-fors, comme l’on dit harengs-fers, parce qu’ils font
alors plus bruns que dans les années fuivantes (planche 470);
& l’on appelle hagards les vieux faucons qui ont beaucoup
plus de blanc que les jeunes (f) (planche 4.21); le faucon qui
eft repréfenté dans cette dernière planche nous paroît être de
la féconde année, ayant encore un aiïèz grand nombre de taches
brunes fur fa poitrine & fur le ventre ; car à fa troifième année
ces taches diminuent, & fa quantité du blanc fur fe plumage
augmente, comme on ié peut voir dans fe faucon repréfenté
(planche 43 o J , dans laquelle on a gravé, par erreur, ïe nom de
lanier, au fieu de tiercelet de faucon de la troifième année.
Comme ces oifeaux cherchent par-tout fes rochers fes plus
hauts, & que fa plupart des îles ne font que des groupes &
des pointes de montagnes ; if y en a beaucoup à Rhodes, en
Chypre, à Malte, & dans fes autres îles de fa méditerranée,
aufîi-bien qu’aux Orcades & en Iifande; mais on peut croire
que fuivant les différens climats, ifs paroiifent fubir des variétés
différentes, dont if eft nécefîàire que nous faffions quelque
mention.
Le faucon qui eft naturel en France eft gros comme une
poule : il a dix-huit pouces de longueur, depuis ïe bout du bec
jufquà celui de fa queue, & autant jufqu’à celui des pieds: fa
queue a un peu pfus de cinq pouces de ïongueur, & il a près
de trois pieds & demi de vof ou d’envergure : íes ailes foriqu’elfes
font pliées, s’étendent prefqu au bout de fa queue : je ne dirai rien
( f ) N ota. Puiique le faucon-fors & le faucon-hagar ou boflu ne font . que. le même
• faucon, jeune & vieux, bri ne doit pas en faire des variétés dans l’elpèce.
Tom e I . E e ç