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feit des pas de quinze pouces detendue : if pourfuit les oifeaüX
de toute efpèce, & if en fait fe proie; if chafTe auffi les fièvres,
les lapins, les jeunes renards & fes petits faons, & «’épargne pas
même fe poiffon : il eil d’une telle férocité qu’on ne peut f’ap-
privoifer ; non-feulement if pourfuit fe proie au vol en s’élançant
dufommet d’un arbre ou de quelque rocher élevé,-maisencore
à fa courfè; il voie avec grand bruit : il niche dans fes forêts
épaiflès & défèrtes fur fes arbres les plus élevés ; il mange fa
chah-, les entrailles des animaux vivans, & même les cadavres :
quoique très - vorace, il peut fupporter f’abftinence pendant
quatorze jours. On prit deux de ces oifeaux en Afface au mois
de janvier i J 13 , & f’année fuivante on en trouva d’autres dans
un nid qui étoit confirait fur un gros chêne très-élevé, à
quelque diflance de la ville de Mifen.
Tous les grands vautours, c’efl-à-dire le percnoptère, le
griffon , le vautour proprement dit, & le vautour à aigrettes, ne
produifent qu’en petit nombre & une feule foisd’année. Ariflote
dit qu ordinairement ils ne pondent qu’un oeuf ou deux (c) : ils
font leurs nids dans des lieux fi hauts & d’un accès fi difficile,
qu if efl très-rare d’en trouver : ce n’eft que dans les montagnes
élevées & défertes que l’on doit les chercher (d) ; les vautours
( c ) Rup'tbus viaccejjts p a rti, tteque Jocorum plunum mcola avis hac e fl, edït non plus
quam unum aut duo complurimum. Arift. H ifl. anim. lib. I X , cap. n .
( d ) '■Nota. En général, les vautours & les aigles qui habitent les îles & les autres terres
voifines de la mer, ne bâtiiTent pas leurs nids for des arbres, mais contre des rochers efearpés
& dans des lieux inaccefiîbles, de forte qu’on ne peut les voir que de la mer loriqu’on efl:-
for un vaiflèau. Voyez les Obfervations de Belon, depuis la page r o ju fq u à Dapper
dit la même cholè, & ajoute, que quand on veut prendre leurs petits ou leurs oeufs, on
attache une longue corde à un gros pieu, profondément enfoncé & bien affermi en terre au
haut de la montagne, & qu’un homme fe laiife güflèr le long de la corde, en defeendant-
- julqu'au nid de l’oifeau, dans une corbeille où il met les petits & les oeufs, & qu’enlûite on