mais plus des griffes que du bec, dont ils ne fe fervent guère
que pour dépecer ies oifeaux ou autres petits animaux, ou pour
blefTer & mordre ceux qui les veillent faifîr : iis commencent
par fe défendre de ia griffe, fe renverfent fur le dos, en ouvrant
fe bec, & en cherchant beaucoup plus à déchirer avec ies ferres
qua mordre avec fe bec. Jamais on ne s’eft aperçu que ces
oifeaux, quoique feuis dans ia même volière, aient pris de
l’affeélion i’un pour l’autre; iis ÿ ont cependant paflé ia faifon
entière de l’été, depuis Je commencement de mai jufqu’à ia fin
de novembre, où la femelie dans un accès de fureur, tua le
maie dans fe filcnce de ia nuit, à neuf ou dix heures du foir,
tandis que tous les autre» oifeaux étoient endormis: leur naturel
efl fi fanguinaire, que quand oi» èiiffe un autour en liberté avec
pïufieurs faucons, il les égorge tous f e uns apIfe fe autres ;
Cependant il femble manger de préférence les fou™, fes mulots
& les petits oifeaüx: il fe jette avidement fur la chair feignante,
& refüfe affez conftamment ia viande cuite; mais en fe faifent
jeûner, on peut fe forcer de s’en nourrir: ii piume ies oifeaux
fort proprement, & eniuite ies dépèce avant de ies manger, au
lieu qu’il avale ies fouris tout entières. Ses excrémens font
blanchâtres & humides : ii rejette fouvent par ie vomiffement ies
peaux roulées des fouris qu’il a avalées. Son cri eft fort rauque,
& finit toujours par des fbns aigus, d’autant plus défagréahfes
quil ies répète plus fouvent; ii marque auffi une inquiétude
continuelle dès qu’on i’approche, & femble s’effaroucher de tout;
en forte qu’on ne peut pàffer auprès de ia volière où ii eft
détenu, fens fe voir s’agiter violemment, & i’entendre jeter
pïufieurs cris répétés.
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