On a obfervé à î'égard des parties intérieures de cet oifeau,
qu’il a la langue courte & aflèz large, l’eftotnac très-ample,
l’oeil enfermé dans une tunique cartiîagineufe en forme de capfule,
& le cerveau recouvert d’une limple tunique plus épaiffe que
celle des autres oifeaux, qui, comme les animaux quadrupèdes,
ont deux membranes qui recouvrent la cervelle (g).
Il paroît qu’il y a dans cette efpèce une première variété qui
femble en renfermer une feconde : toutes deux fe trouvent en
Italie, & ont été indiquées par Aldrovande, on peut appeler
l’un le duc a u x ailes noires (h ), & le fécond le duc aux pieds
nus ( i) ; le premier ne diffta» en effet du grand duc commun
que par les couleurs quii a plus opines ou plus noires fer les
ailes, le dos &. la queue ; & le fecond qui reffemble en entier
à celui-ci par ces couleurs plus noires, n’en diffère que par la
nudité des jambes & des pieds qui font très-peu fournis de
plumes; ils ont auffi tous deux les jambes plus menues & moins
fortes que le duc commun.
Indépendamment de ces deux variétés qui fe trouvent dans
nos climats, 2 y en a d’autres dans des climats plus éloignés :
le duc blanc de Lapponie, marqué de taches noires, qu’indique
M M Vide SchwenckfeH, Theriotrop. SU. pag. 3 0 8 . N ota. Ceux qui voudront avoir
des connoiflànces exaétes for la ftruéture des parties intérieures des oiÎèaux de ce genre,
les trouveront dans les oblèrvations 5 1 & 52 de Jean de Muralto. Épkémérid. des curieux
de la N a ture, an. 1 6 8 2 ; C o ll. Acad. pa rt, étrangère, to rn e lli, pages4 7 4 8 c4 .75 .
(h ) B u io nofler. Aldrov. A v i. tom. I , pag. 5 0 8 .— Grand duc aux ailes noires. A lb in ,
tome I I I , page g .-— L e grand duc d’Italie. Briilbn, toriie I , page 4 8 2 . — L e grand
hibou cornu d’Athènes. Edwards, Glanures, page 3 7 , planche c c x x v i i .
(i) B u io nofler. Aldrov. A v i. tom. I , pag. 5 0 8 .— L e grand duc déchauifé. BriiTon,
tome I , page 4-8g .
Linnæus (h ) , ne paroît être qu’une variété produite par. le
froid du Nord; on fait que la plupart des animaux quadrupèdes
font naturellement blancs ou le deviennent dans íes pays très-
froids ; il en efl de même d’un grand nombre d’oifeaux : celui-ci
quon trouve dans les montagnes de Lapponie eft blanc, taché
de noir, & ne diffère que par cette couleur du grand duc
commun ; ainfi on le peut rapporter à cette efpèce Gomme
limpie variété.
Comme cet oifeau craint peu le chaud, «S. ne craint pas le
froid, on le trouve également dardes deux continens au Nord
& au Midi, &. non - feulement on y trouve l’efpèce même,
mais encore les variée» de l’efpèce: le jacurutu du Brefil ( l) ,
décrit par Marrgrave, eft abfolument le même oifeau que notre
grand duc commun ; celui qui eft repréfenté (planche y 8y) ,
& qui nous a été apporté des terres Magellaniques, ne diffère
pas affez du grand duc d’Europe pour en faire une efpèce
féparée ; celui qui eft indiqué par l’Auteur du voyage à la baie
de Hudfon, fous fe nom de hibou couronné (m ), & par M.
(h) Strtx capite aurito, corpore albido. Linnæus, F aun. Sueçt numéro 4.6.— Le grand
- duc de Lapponie. Briilbn, tonte 1, page 4.86,
(1) Jacurutu Brafllienfibus, Bufo Lufitatùs noéhia efl ; magmtddine aïjÿat anferes : capul
hàbet rotundum inflar felis: roflrum aduncum nigrum, fuperiori parte longius : àctiloi'magnos,
elatos, rotundos .& fplendentes inflar criflalli, in quibus interius circulas favus verfus extrema
apparet; latitudo oculorum aliquantb major groffo mifnico; prope auriumforamina plumas habet
duos dígitos lorigas, qua inflar aurium in acutum definunt & attolluntur: cauda lata e fl,
ñeque ala pertingunt.ad il/ius extremitatem ; crura permis veflita ufque ad pedes, in quibus
quatuor digiti, tres anterius, unus poflerius verfus, atque in quolibet unguts iiicurvatus, niger,
plufquam digitum longus & acutifflmus ; penna totius corporis variegantur e flavo, albo
nigricante pereleganter. Marcg. Hifl. nat. Brafil. pag. 1 y 9.
(m) Le grand hibou couronné eft fort commun dans les terres voifines 'de la baie de
Hudfon; c’eii up oifeau fort fingulier, & dont la tête n’eft guère plus petite que celle d’un