meme naturel, & qu’ils varient autant & plus par le fex e & par
_, que par ïa différence des efpèces : il eft très-difficile de
les bien reconnoître, & ce n’eflqu’à force de comparaifons faites
d'après nature, que nous fommes parvenus à les diftinguer les
uns des autres.
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L ’É M É R I L L O N (a).
L ’o i s e a u dont il eft ici queftion (planche 4 .6 8 ), n’eft
point l’émériïïon des Naturaiiftes, mais l’émérillon des Fauconniers
, qui n’a été indiqué ni tien décrit par aucun de nos
Nomendatetirs, cependant c’eft le véritable émérillon dont on
fe fert tous les jours dans ia fauconnerie, & que l’on dreffe au
vol pour ia chaffe ; cet oifeau e f t , à l’exception des pie-grièches , ï
îe plus petit de tous les oifeaux de proie, n’étant que de la gran- ' '
deur d’une grolle grive, néanmoins on doit le regarder comme
un oilcau noLïc, & 'jui tient de plus près qu’un autre a 1 eipecê
du faucon ; il en a le plümage (h) , la forme & l’attitude; il a
le même naturel, la même docilité, & tout autant d’ardeur & de
courage : on peut en faire un bon oiféaü de chaffe pour les
alouettes, les cailles, & même les perdrix qu’il prend & tran(porte,
quoique beaucoup plus pefantes que lui ; fouvent il les tue d un
feul coup, en les frappant de l’eftomac, fur la tête Ou fur le cou.
(a) En Grec, aWa»», quod orni tempore appareat; en Latin, 'Æfalo ; en Italien,
Smerlo ou Smerìglio; en Allemand, Myrle ou Smyrlin; en Pologne, Orfemlik; en Anglois,
Merlin: en ¿coffe on appelle le mâle, Jack; en vieux François, Layette; en quelques
provinces de Fiance, Pajfetier, Preneur de Pajfe ou Pajferets. — The Merlin. Britiich p
Zoology, planche A 1 2 . — Frifch, tome 1, page 8p .
(b ) Nota. II rellèmble en effet par les nuances & la diilnbution des couleurs au
iàucon-fors.
Le' Jtochier .