aigrettes & fans aucunes plumes proéminentes (e ) ; nous ré*
(luirons à trois les elpèces contenues dans le genre du hibou.
Ces trois efpèces font, iv ïe duc ou grand duc, 2° le hibou
ou moyen duc, -° le fcops ou petit duc; mais nous ne pouvons
réduire à moins de cinq les elpèces du genre de la chouette,
& ces efpeees font, 1. ïa hulotte ou huette, 2." ïe chat-huant,
3.0 1 effraie ou frefaie, p.° la chouette ou grande chevêche,
5. ïa chevêche ou petite chouette: ces huit efpèces fe trouvent
toutes en Europe & même en France; quelques-unes ont des
variétés qui paroi ffent dépendre de ïa différence des climats ;
d autres ont des repréicnrans dans ïe nouveau continent ; ïa plupart
des hiboux & des chouettes d& l'Amérique ne diffèrent pas aiïèz
de celles de ï Europe, pour quon ne puiffo leur foppofor une
même origine.
Ariftote fait mention de douze elpèces d’oifeaux qui voient
dans ï’obfcurké, & volent pendant ïa nuit; & comme dans ces
douze efpèces iï comprend l’orfraie & ïe tette-chèvre ou crapaud
volant, fous les noms de phinis & Soegotilas; & trois autres fous
ïes noms de eaprkeps, de chatcis & de charadrios, qui font du
nombre des oifeaux pêcheurs & habitans des marais ou des rives
des eaux & des torreHs; il paroît qu'il a réduit à fept elpèces tous
ïes hiboux & toutes ïes chouettes qui étoient connus en Grèce
de fon temps; le hibou ou moyen duc qu’il appelle ÎT„(, élus,
précède & conduit, dit-il, ïes cailles, ïorfqu’eîïes partent pour
(e) II paroît que Pline avoit remarqué cette différence générique, Iprfqu’il d it: Pen-
natorum animahim bubçni tantum & otoplumet veht aures. Lib. x i , cap. 3 7 . E t ailleurs:
Otis bubone minor e fl, noâuis major, auribus plumets emtnentibus, unde & nom en illl;
quidam htinè aftouem vocant. Lib. x , cap. 2 3 . Nota. Qu’il y a trois eipèces de hiboux
qui ont en effet des aigrettes de plumes, & que ces trois efpèces font le grand duc, bubo;
le moyen duc, otus; & le petit duc, afio, que Pline confond avec l’oti/s.
changer de climat ( f ) , & c’eft par cette raifon qu’on appélïe cet
oifeau dux ou due; l’étymologie me paroît fûre, mais ïe fait eft
plus qu’incertain : il eft vrai que ïes cailles qui, ïorfqu’elïes partent
en automne, font furchargées de graillé, ne volent guère que la
nuit, & qu’elles fo repofont pendant le jour à ï ombre pour éviter ïa
chaleur, & que par conféquent on a pu s’apercevoir que ïe hibou
accompagnoit ou précédoit quelquefois ces troupes de cailles ;
mais il ne paroît par aucune obfervation, par aucun témoignage
bien conftaté, que ïe hibou foit comme la caille un tufeau de
palïàge; ïe feul fait que j’aie trouvé dans les Voyageurs, qui
aille à l’appui de cette opinion, efi cjun.s éi Préface de l’Hiftoire
Naturelle de ïa Caroline, par iéatefby ; H dit ce qu’à vingt-foc
degrés de ïatitude nord, S peu près entre ïes deux continens «
d’Afrique & d’A^éfique, c’eft-à-dire, à fix cents lieues environ a
de l’nn & de l’autre, iï vit en allant à ïa Caroline un hibou «
au-deflùs du vaiflèau où il étoit, ce qui le forprit d’autant plus «
que ces oifeaux ayant les ailes courtes, ne peuvent voler fort ce
loin, & font aifément lafles par les eniàns, ce qui arrive tout au «
plus à ïa troifième volée ; il ajoute que ce hibou difparut après «
avoir fait des tentatives pour fe repofer for ïe vaiffeau (g) ».
On peut dire en faveur du fait, que tous ïes hiboux & toutes
ïes chouettes n’ont pas ïes aiïes courtes, puilqûe dans fa plupart
de ces oifeaux elles s’étendent au-delà de l’extrémité de la queue,
& qu’il n’y a que ïe grand duc & le fcops ou petit duc, dont les
ailes, lorfqu’elles font pliées, n’arrivent pas juiqu’au bout de fa
queue ; d’ailleurs on voit, ou plutôt on entend tous ces oilèaux
( f ) Cutn cotumees adeunt loca, fine ducîbui pergunt ; al eum bine abeunt, ducibus
Ungulaca, oto & matrice proficifcuntur. Arift. H ifl. anim. lib. v i n , cap. 12.
(g ) Hift. nat. de la Caroline, par M . Catefby. P réfa ce, page 7 .