même étant dun autre genre, a néanmoins plus de rapport avec
ces oiièaux qu’avec aucun autres c’eit pour cette raiion que nous
l’avons nommé fur les planches, pie-grièche ou écorcheur de
Madagascar. Mais on pourrait à plus jufte titre le rapporter
au genre des bécardes dont nous venons de parler, & l’appeler
bécarde à ventre blanc.
V I I.
L E S C H E T-B É.
L ’o iS E A U (planche 298 , figure 2 ) envoyé de Mada-
gafcar par M. Poivre, fous le nom de Schet-bé, & dont
i’elpèce nous paraît fi voifîne de la précédente, qu’on pourrait
les regarder tontes deux comme n’en faifant qu’une, fi le climat
de Cayenne n’étoit pas auffi éloigné qu’il eft de celui de Ma-
dagafcar. Nous avons appelé cet oifeau pie -grièche rouffe de
Madagascar, par la même raiion que nous avons appelé le
précédent pie-grièche jaune de Cayenne ; & il faut avouer que
cette pie-grièche rouffe de Madagafcar, approche un peu plus que
celle de Cayenne de nos pie-grièches d’Europe, parce qu’elle a le
bec plus court, & par conféquent différent de celui de nos pie-
grièches d’Europe ; au relie, ces deux efpèces étrangères font,
plus voifines l’une de l’autre, que de nos pie-grièches d’Europe.
L E
v 1 1 1 .
T C H A CHE RT-BÉ.
L ’o i S E A U (planché 3 7 4 ) , envoyé de Madagafcar par
M. Poivre, fous le nom de tcha-chert-bé, & que nous avons
nommé au bas de nos planches, grande pie - grièche verdâtre,
& qui ne nous paraît être qu’une elpèce très-voifine, ou même
une variété d’âge ou defexe dans l’elpèce précédente, dont elle
ne diffère guère que parce qu’elle a le. bec un peu plus court
& moins crochu, & les couleurs un peu différemment diftri-
buées. Au relie, ces cinq oifeaux étrangers & à gros bec;
lavoir, la pie-grièche grilè & la pie-grièchë jaune de Cayenne,
la pie-grièche rouffe, l’écorcheur & la pie-grièche verdâtre de
Madagafcar, pourraient bien faire un petit genre à part auquel
nous avons donné le nom de bécardes, à caülè de la grandeur
& de la groflèur de leur bec, parce que dans le réel, tous ces
oiièaux diffèrent allez des pie-grièches pour devoir en être
féparés.
i I X.
L E G O N O L E E .
L ’o i s e a u (p la n te j 6 ) , qui nous a été envoyé du
Sénégal par M. Âdanfon, fous le nom de Pie-grièche roujfe
du Sénégal, & que les Nègres, dit-il, appellent gonolek,
c’eft-à-dire, mangeur d’inlèétes. C ’eft un oifeau remarquable
par les couleurs vives dont il eft peint; il eft à très-peu près
de la même grandeur que la pie-grièche d’Europe, & n’en
diffère, pour ainfi dire, que par les couleurs, qui néanmoins
fuivent dans leur diftribution à peu près le même ordre que fur
la pie-grièche grife d’Europe; mais comme les couleurs en
elles-mêmes font très-différentes, nous ayons au devoir regarder
cet oifeau comme étant d’une elpèce différente.