avons penfé qu’il failoit nous borner à fix ou fept cents
planches, qui contiendront près de huit ou neuf cents
efpèces d’oifeaux différens ; ce n’ell pas avoir tout fait,
mais c’eft déjà beaucoup : d’autres, dans d’autres temps
pourront nous compléter, ou faire encore plus & peut
être mieux.
Après les difficultés que nous venons d’expofer fur
la nomenclature & fur la defcription des oifeaux, il s’en
préfente d’autres encore plus grandes fur leur hiftoire:
nous avons donné celle de chaque efpèce d’animal quadrupède
dans tout le détail que le fujet exige ; il ne nous
eft pas poffihle de faire ici de même : car, quoiqu’on
ait avant nous beaucoup plus écrit fur les oifeaux que
lùr les animaux quadrupèdes, leur hiftoire n’en eft pas
plus avancée. La plus grande partie des ouvrages de nos
Ornithologues, ne contiennent que des defcriptioris, &
fouvent fe rédüifent à une fimple nomenclature ; & dans
le très-petit nombre de ceux qui ont joint quelques faits
hiftoriques à leur defcription, on ne trouve guère que
des chofes commîmes, aifées à obferver fur les oifeaux
de chaffe & de baffe-cour. Nous ne connoiffons que
très-imparfaitement les habitudes naturelles des autres
oifeaux de notre pays, & point du tout celles des oifeaux
étrangers : à force d’études & de comparaifons, nous
avons au moins trouvé dans les animaux quadrupèdes
des faits généraux & des points fixes, fur lefquels nous -,
nous fommes fondés, pour faire leur hiftoire particulière :
la divifion des animaux naturels & propres à chaque
continent, a fouvent été notre bouffole dans cette mer
d’ohfcurité, qui femhloit environner cette belle & première
partie de f Hiftoire Naturelle ; enfuite les climats
dans chaque continent que les animaux quadrupèdes
affeétent de préférence ou de néceffité, & les lieux où
ils paroiffent conftamment attachés, nous ont fourni
des moyens d’être mieux informés, & des renfeignemens
pour être plus inftruits : tout cela nous manque dans
les oifeaux, ils voyagent avec tant de facilité de provinces
en provinces, & fe tranfportent en fi peu de temps de
climats en climats, qu’à l’exception de quelques efpèces
d’oifeaux pefans ou fédentaires, il eft à croire que lés
autres peuvent paffer d’un continent à l’autre; de forcé
qu’il eft bien difficile, pour ne pas dire impoffible, dë
reconnoître les oifeaux propres & naturels à chaque
continent , & que la plupart doivent fe trouver également
dans tous deux , au lieu qu’il n’exifte aucun quadrupède
des parties méridionales d’un Continent dans
l’autre. Le quadrupède eft forcé de fuhir les lôix du
climat fous lequel il eft né, l’oifeau s’y fouftrait & en
devient indépendant par la faculté de pouvoir parcourir
en peu de temps des efpâces très-grands, il n’obéit qu’à
la faifon ; & cette làifon qui lui convient fe retrouvant
lucceffivement la même dans les différens climats, il
les parcourt auffi fiieceflivement ; en forte que poitr
favoir leur hiftoire entière, il faudroit les fuivre par-toüt,