¡année : la femelle pond deux ou trois oeufs qui, comme ceux
de tous les oiièaux carnaffiers, font plus ronds que les oeufs de
poule : ceux de milan font blanchâtres avec des taches d’un jaune
fàle. Quelques Auteurs ont dit qu’iî faifoit fon nid dans ¡es
forets iùr de vieux chênes ou de vieux fapins ; ¡ans nier abfo-
iument le fait, nous pouvons aiiùrer que c’eft dans des trous
de rochers qu’on ¡es trouve communément.
L’efpèce paraît être répandue dans tout ¡’ancien continent y
depuis la 5uède S«nogJ (o) _ ma|s je ne ¿¡s g elle fe
trouve auffi dans ¡e nouveau, car les relations d’Améù^ue n’en
font auctme mention : il y a feulement un oilèau qu’on dit être
naturel au Pérou, & qu’on ne voit dans la Caroline qu’en été,
qui reflèmble au milan à quelques égards, & qui a , comme
lui, la queue fourchue. M. Cateiby en a donné la defcription
& la figure ( f j, fous le nom ¿’épervier^ à queue ithirondelle,
& M. Briflon l’a appelé milan de la Caroline (g). Je ferais
• (e ) I l paraît que le milan royal fe trouve dans le nord, puifque M. Linnæus l’a compris
dans Él Dite des oifeaux de Suède, fous la dénomination de falco cerâ flavâ, caudâ forci-
patâ; corpore ferrugineo, capite albidiore. Fautu Suec. n.° 5 9; & l’on voit auffi par les
témoignages des Voyageurs, qu’il fe trouve dans les provinces les plus chaudes de l’Afrique;
on rencontre encore ici (en Guinée), dit Boiman, une elpèce d’oi&au de proie;..ce font
les milans: ils enlèvent, outre les poulets dpnt ils tirent leur nom, tout ce qu’ils peuvent
découvrir & attraper, foit viande, foit poiflon, & cela avec tant de hardieflè, qu’ils
arrachent aux femmes nègres les poiffons quelles portent vendre au marché, ou qu’elles
crient dans les rues. Voyage de Guinée, page 2 7 8 . Près du défert, au long du Sénégal,
dit un autre Voyageur, on trouve un oifeau de proie de l’eipèce du milan, auquel les
François ont donné le nom d’écouffe. . . . toute nourriture convient à là fin dévorante; il
neft point épouvanté des armes à feu; la chair cuite ou crue le tente fi vivement, qu’il
enleve aux matelots leurs morceaux dans le temps qu’ils les portent à leur bouche. Hijloire
générale des Voyages, par M . l ’abbé PrevoJI, tome I I I , page y 06.
(f ) Hift. nat. de la CaroDne, par C ateiby, tome I , page ¿p, p l. i v , avec une bonne
Hgure coloriée.
(g ) L e milan de la Caroline. Briiîon, Ornithologie, tome I , page 4 .18 .
aiïèz porté à croire que ceft une efpèce voifine de celle de
notre milan, & qui la remplace dans le nouveau continent.
Mais iï y a une autre elpèce encore plus voifine & qui le
trouve dans nos climats, comme oilèau de palïàge, que l’on a
appelé le milan noir ( planche 4.72 ) . Ariilote diftingue
cet oilèau du précédent, qu’il appelle fimplement .mildn,
& il donne à celui-ci l’épithète de milan Étolien ( h ) y
parce que probablement il étoit de fon temps plus commun
en Etolie qu’ailleurs; Beloru^ a u f f i xncrrtixjn de ces deux
milans if iè trompe ïoriqu’il dit que le premier, qui
eit le milan royal, eit plus noir que le iècond, qu’il appelle
néanmoins milan noir ; ce n’eil peut-être qu’une faute d’im-
preiïion ; car il eft certain que le milan royal eft moins noir
que l’autre: Au refte, aucun des Naturalises, anciens &
modernes, n’a fait mention de la différence la plus apparente
entre ces deux oifeaux, & qui confilte, en ce que le milan
royal a ïa queue fourchue, & que le milan noir l’a égale ou
preique égaie dans toute là largeur, ce qui néanmoins n empêche
pas que ces deux oifeaux ne foient d’eipèce très-voiline, puilqu a
l’exception de cette forme de la queue, ils fe relîèmblent par
tous les autres caraélères, car le milan noir, quoiqu’un peu
plus petit & plus noir que le milan royal, a néanmoins les
couleurs du plumage diftribuées de même, les ailes proportionnellement
auffi étroites & awffi longues, le bec de ïa même
forme, les plumes auffi étroites & auffi aïongées, & les habitudes
naturelles entièrement conformes à celles du milan royal.
(h ) Pariunt milvi ova bina magnâ ex p a rte, interdum tàihen & tem a, totidemque ex -
cludunt pullos ; fe d qui E tolius mmcupatur, veV quaternos aliquando excludit. Arift. H ijl.
anim. lib. v i , cap. 6 .
( i) Milan noir. Belon, H ijl. nat. des ■ O ifeaux, page 1 3 1 .