O I S E A U X E T R A N G E R S
Qui ont rapport aux A l G L E S if
B a l b u z a r d s .
i.
L ’o i s e a u des grandes Indes ( p l.4 1 6 ) , dont M. Briflon a
donné une delcription exaéte (a), fous le nom Saisie de Pon-
dichéri. Nous obferyerans feulement que par là feule petiteflè, on
aurait dû l’exclure du nombre des aigles, puifqu’il eft de moitié
moins grand que le plus petit des aigles : il reflèmble au
balbuzard par la peau nue qui couvre la bafe du bec, & qui
eft d’une couleur bleuâtre, mais il n’a pas comme, lui les
pieds bleus, il les a jaunes comme le pyg#gue : fon bec cendré
à fon origine, & d’un jaune pâle à fon bout, femble participer
pour les couleurs du bec des aigles & des pygargues;
& ces différences indiquent allez que cet oifeau eft d’une
elpèce particulière : c’eft vraifemblablement l’oifeau de proie le
plus remarquable de cette contrée des Indes, puifque les Mala-
bares en ont fait une idole, & lui rendent un culte (b ) ;
(a ) L aigle de: Pondichéry. Voye^ planche x x x v . Çriflbn. Omith. tom. I , pag. 450»
( b ) L ’aigle Malabare eft également heau & tare, f i tête, fon cou & toute f i poitrine-;
font couverts de plumes très-blanches, plus.longues que larges, dont la tige & f i côte font
d'un beau noir de jais; le refte du corps eft couleur de marron luftré, moins foncé fous Içs
ailes que deffus ; les fix premières plumes de l’aile font noires au bout, la peau autour du bec
eft bleuâtre, le bout du bec eft jaune, tirant for le vert; les pieds font jaunes, lés ongles
noirs : cet animal a le regard perçant, il eft de la groflèur d’un faucon : c ’eft une elpèce
de divinité adorée par les Maiabares ; on en trouve aufli dans le royaume de Vifipour &
-for les terres du grand Mogol. Omith. d e Salerne, page 8.
mais c’eft plutôt par la beauté de fon plumage, que par fa
grandeur ou fa force, qu’il a mérité cet honneur : on peut dire
en effet que c’eft l’un des plus beaux oifeaux du genre des
oifeaux de proie.
I I.
L ’oISEAU de l’Amérique méridionale ( c ) , que Marcgrave
a décrit fous le nom urutaurana ( ouroutaran ) (d ) que lui
donnent les Indiens du Brefîl, & que Fernandès a indiqué par
le nom yfquauthli ( e ) , qu’il porte au Mexique : c’eft celui
que nos voyageurs François ont appelé aigle d'Orenoque ( f ) :
les Anglois ont adopté cette dénomination ( g ) , & l’appellent
arenoko-eagle : il eft un peu pljis petit que l’aigle commun,
& approche de l’àigle acheté ou petit aigle par la variété de
(c ) E ’aigfe hupé <•» Brefil. Briffon, Omith. tom. I . pag. 44.6 '.
( d ) Urutaurana ( Brafilienfita), & unitan-cüqukki<arinri. Marcgrçv, f j i j l nat. B ra f.
pag. 20 3 .
( g ) Yfquauthli. Fernandès, H iß . nat. nov. H ifp. pag. 34.
' ( f ) II palfe aflèz fouvent de f i terre-ferme aux îles Antilles une forte de gros oifeau ,
qui doit tenir le premier rang entre les oifeaux de proie de l’Amérique : les premiers
habitans du Tabago l’ont nommé l’aigle d’Orenoque, à qiuiè quil eft de f i groflèur & de
f i figure d’un aigle, & qu’on tient que cet oifeau, qui n’eft que pàflâger en cette île, fe
voit communément“ en ceite partie de f Amérique méridionale, qui eft arrofée de 1a grande
rivière d’Orénoque; tout fon plumage eft d’iin gris-clair marqueté de taches noires, hormis
que les extrémités de lès ailes & de fi queue font bordées de jaune : il a les yeux vifs &
perçans; les ailes fort longues, le vol rapide & prompt, vu la pefinteur de fon corps : il
fe repaît d’autres oifeaux for lefquels il fond avec furie, & après les avoir atterrés, il les
déchire en pièces & les avale. . . . . . il attaque les arras, les perroquets. o n .a
remarqué qu’il ne fe jette pas for fon gibier tandis qu’il eft à terre ou qu il eft pofe for
quelque branche, mais qu’il attend qu’il ait pris Feflor pour le ^combattre en 1 air. Du
Tertre, H iß . nat. des A n tilles, page 1 5 9 . Nota. Fochefort ä copié ceci mot pour mot
cfins la Relation de l’île de Tabago, pages 3 0 & 3 1 .
( g ) Voyez Browne, H iß . nat. o f Jamaica, pag« 4 7 1 *