pondants en Angleterre. Une fois rentré en France, il
pourrait communiquer directement avec ces derniers
qui s’intéresseraient sans doute aux articles qu’on
pourrait leur proposer. Les débouchés des articles français
doivent donc être cherchés d’une autre manière et
la meilleure est de créer sur place une maison de
commerce.
La vie à Durban est très bon marché, surtout si on
la compare au prix de la vie au Transvaal ou dans la
colonie du Cap. Les frais d’installation sont donc peu
considérables, la douane et le transport, sont peu élevés,
ce qui permet de commencer une affaire sans un roulement
considérable de capitaux. Les marchandises
arrivent et sont débarquées rapidement, ce qui est
aussi un avantage pour la vente et pour le renouvellement
du stock.
Seulement, la principale nécessité pour quiconque
voudrait s’établir au Natal, est de connaître parfaitement
la langue anglaise. On peut, à la rigueur, en
parlant un peu l ’anglais, faire son affaire à Johannesburg
ou au Cap, où de nombreux Européens sont
établis; mais à Durban, à part les Anglais, on compte
fort peu d’Européens et on ne parle absolument que
l’anglais.
Dans ces conditions, un commerçant, disposant d’un
petit capital entre 30 et 50.000 francs,pouvant se faire
ouvrir chez un commissionnaire un crédit de même
somme, pourrait, avec toutes chances de succès, entreprendre
une affaire à Durban. Les principaux genres
de commerce susceptibles de donner de bons résultats,
seraient : maisons de détail vendant des vins, spiritueux,
conserves, produits alimentaires de tous genres ;
maisons de mercerie, lingerie et confection pour
dames; maisons de couturières et modistes, magasins
de chaussures spécialement pour dames ; magasins de
nouveautés ; articles de fantaisie et de luxe ; restaurants,
quincaillerie et outils ; bazars tenant toutes espèces
d’articles, etc. ■
Par contre, il serait peut-être imprudent de vouloir
créer des magasins de vêtements et confections pour
hommes, car ces magasins pullulent dans l ’Afrique du
Sud, sont très bien assortis et vendent à des prix très
modérés. Une maison importante pourrait faire le commerce
en gros des vins, champagne et des produits
alimentaires. On ne compte actuellement à Durban
aucune maison de commerce française valant la peine
d’être citée. Il y aurait également dans la colonie du
Natal de nombreuses places à prendre dans l’industrie.
Le Natal n ’a pas créé, comme le Transvaal, des monopoles
pour un grand nombre de produits, la concurrence
est libre et les débouchés avec le Transvaal et
pour la colonie même sont importants. On ne compte
guère plus de deux cents établissements-industriels au
Natal, dont la plupart sont à Durban.
La fertilité prodigieuse de toute la partie de la côte
du Natal, permettrait à une fabrique de conserves de
fruits, article que les Français connaissent dans la
perfection, de donner des résultats excellents..On pourrait
traiter les ananas,les pêches, les abricots, et en général
tous les fruits dans des conditions extraordinaires
de bon marché, telles que seule, la Californie peut les
offrir ; la consommation serait assurée rien que dans
l ’Afrique du Sud et l’exportation pourrait se faire même
en Europe. Les ananas se vendent en gros l’équivalent