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 ont  fini  par  convenir  d’un  tarif  égal ;  leurs  vapeurs  
 partent  tous  les vendredis de  Londres  et le  samedi  de  
 Southampton  pour  prendre  dans  cette  ville la poste  et  
 les  passagers. 
 C O N S E I L S   PR A T I Q UE S 
 On  part  de Waterloo  station  le  samedi  matin  à  dix  
 heures  et  1 on  arrive  à  Southampton  à midi. 
 Après  avoir  fait  transporter  vos  colis  à  bord,  les  
 ayant recommandés  au  steward  et  fermé  votre cabine  
 à  clef,  allez tranquillement  déjeuner  dans un  hôtel  de  
 la  ville  et  revenez  sur  le  bateau  à  deux  heures  ;  le  
 départ  a en effet lieu à  quatre heures, mais les derniers  
 moments  sont  employés  à  prendre  les  dépêches  et  à  
 appareiller. 
 Le  départ  de  l’Angleterre  a  quelque  chose  d’émo-  
 tionnant,  1 orchestre  du  bord  joue  le  God  save  the  
 Queen  et tous  les  assistants se  découvrent. 
 C h o i x   d e   l a   c a b in e . — Prendre autant que possible  
 une  cabine  située  à  droite  de la route,  c’est  à  dire  du  
 côté de  1 Océan Atlantique ;  en  effet,  il  vient  du  large  
 plus  d air,  ce qui  est très important dans un voyage  où  
 1 on  passe  les  tropiques.  Évitez  les  cabines  prenant  
 jour  sur  les  couloirs,  on  y  souffre  de  l ’odeur  des  
 machines,  de  celle  des  cuisines  et  du manque  d’air ;  
 les meilleures  cabines  sont  celles  qui  sont  situées  en  
 arrière  de  la machine,  à  côté  du purser  (commissaire  
 de  bord),  ce  personnage  important  s’ofifrant  toujours  
 la meilleure  cabine. 
 La  malle  de  cabine  doit  mesurer  au  maximum  
 90  centimètres  de  long  sur  35  de  haut;  moins  elle 
 sera grande, plus  elle  sera commode,  car on  est  obligé  
 de  la  sortir  de  dessous  sa  couchette  six  ou  huit  fois  
 par  jour.  Il  faut  également  emporter  un  sac  à  linge  
 parce  qu’on  ne lave  pas à bord  et  on doit  prendre  du  
 linge  en  quantité  suffisante  pour arriver jusqu’à destination. 
   Il  ne  faut  pas  non  plus  oublier  de  se  munir  
 d’une chaise de bord la.plus confortable possible  car la  
 plus grande  partie  de la  traversée  se  passe  en  siestes  
 et  en flâneries  sur le  pont. 
 Marquez tous ces  objets  de vos  initiales,  du nom  de  
 la ville où  vous vous rendez ;  emportez  quelque livres  
 français,  la  bibliothèque  du  bord  n ’ayant  que  des  
 ouvrages anglais. 
 N o u r r i t u r e . — Quoique très variée, la nourriture à  
 bord  des  navires  anglais,  ne  vaut  pas  grand’chose  ;  
 cela  tient  à  ce  que  l’on  ne  tue  pas  le  bétail  à  bord  
 comme on le fait sur les paquebots français.  L’estomac  
 se  fatigue  vite  de  la  viande  conservée  au  frigorifique  
 et  il  est  prudent  d’emporter  avec  soi  quelques  conserves  
 de viande  ou  de  sardines.  Si  on ne  mange  pas  
 ces  conserves  sur le bateau,  on en aura  toujours l ’emploi  
 en  chemin  de  fer,  du Cap  à Johannesburg,  car  la  
 nourriture  servie  dans  les  wagons  restaurants  est  
 positivement immangeable 
 A  part  la  cuisine,  tout  est  parfait sur les paquebots  
 anglais ;  un  orchestre  joue  tous  les  soirs  après  dîner,  
 on  organise  de  nombreuses  fêtes,  des  bals,  des  concerts, 
   où  le  capitaine  du  bord  est  souvent  un  des  
 principaux  acteurs. 
 P o u r b o i r e s . — Les voyageurs sont souvent embarrassés  
 pour  savoir  quels  pourboires  on  doit  donner  à  
 bord  des  navires.  Il  est  d’usage  de  donner  £  1  au 
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