Culture des fruits. — La culture des fruits a déjà
un développement considérable dans toute l’Afrique du
Sud, et on peut le voir par le nombre d’arbres fruitiers
plantés ces dernières années (voir tableau, page 63).
Toutes les espèces de fruits d’Europe réussissent à
merveille; la différence de température de la colonie
permet, comme au Natal, d’entreprendre la culture,
soit des fruits tropicaux, soit des fruits européens.
Cette culture a été faite jusqu’à présent par les Malais
dans la colonie du Cap et par les Hindous au Natal ;
mais il y a une large place à prendre pour le jardinier
français. L’exportation n ’est pas encore très
importante, bien qu’elle atteigne actuellement plus de
300.000 francs par an ; mais, en faisant une comparaison
entre la Californie et l’Afrique du Sud, on voit
que, dans ce premier pays, l’exportation atteint une
moyenne de 400.000 tonnes de fruits et d’un million
de caisses de fruits en conserves, et la colonie du Cap
est un champ tout aussi favorable à la culture que la
Californie; la main-d’oeuvre est moins chère, les derniers
perfectionnements dans la culture et dans la
fabrication sont introduits et il n ’y a pas de raison
pour que, dirigée par des gens expérimentés, cette
industrie ne donne dans la colonie du Cap et au
Natal d’aussi bons résultats qu’en Californie. Les
principaux fruits dont la culture est déjà commencée
sont : les pêches, les abricots, les figues, les poires,
les pommes, les oranges, les melons, les citrons, les
tomates, etc.; près de la côte, tous les fruits tropicaux
tels que grenades, goyaves, ananas, bananes
ou olives, sont cultivables et donneraient d’excellents
résultats.
Indépendamment des fruits, la culture maraîchère
des légumes est une industrie appelée à un brillant
développement dans l ’Afrique du Sud; elle est déjà
pratiquée dans les environs du Cap et dans quelques
parties de l’Orange, mais la consommation de la Répu-
publique Sud africaine est considérable, et les prix
payés actuellement sur les divers marchés doivent
donner une marge de bénéfices considérables1.
L E S MINES DE DI AMANTS
Les premiers diamants furent découverts en 1867
dans le Griqua Land par un nommé O’Reilly. Les principales
mines de diamants sont situées au nord du
fleuve Orange dans l’ouest de la province du Griqua
Land et à environ 4.000 pieds au-dessus de la mer.
Dès que la nouvelle de ces découvertes fut connue,
un nombre considérable de mineurs et d’aventuriers
accoururent de tous les points du monde. Une ville,
Kimberley, fut fondée; en 1882, elle comptait déjà
30.000 habitants.
Au début, les minés furent exploitées à ciel ouvert,
on creusait au fur et à mesure une immense fondrière
au fond de laquelle les nègres et les blancs
travaillaient fièvreusement à extraire la terre diamantifère
qui était remontée sur le sol au moyen de
cables d’acier qui formaient au-dessus de la mine
un réseau inextricable. Les trois premières mines les
1. Pour la culture des fru its dans la colonie du Cap, consulte r le Manual
o f practical orchard-work in the Cape, p a r M. P. Mac Orvan e t Eustace
Pillans; en vente chez W. de Richards et Sous, à Cape-Town, ou à Londres,
chez l’agent de la colonie d u Cap.