
 
        
         
		la chambre de  commerce, donnant des renseignements  
 précis  sur les différents points du monde. 
 10°  Publication  gratuite  de  manuels  de  colonisation, 
   de  guides  pour  les. émigrants  contenant,  pour  
 chaque  pays,  les  renseignements  indispensables,  etc. 
 11°  Dégrèvement  des  patentes  commerciales  aux  
 commissionnaires  ou  commerçants  créant  ou  entretenant  
 des  entreprises  commerciales hors d’Europe. 
 12°  Ristourne  d’une  partie  des  droits  de  douané  à  
 l’entrée  en France,  des marchandises ou produits  coloniaux, 
   récoltés  et  envoyés  par  des  Français  établis  à  
 l’étranger,  accompagnés  de  certificats  d’origine  signés  
 par  le consul  français,  etc.,  etc. 
 Mais  s’il  est  juste  de demander l ’aide de  l ’État  lorsque  
 cela  est  possible,  il  faut  surtout  ne  compter  que  
 sur  soi  et adopter  le  système  anglais,  le self-help. Avec  
 de  1 initiative,  de  l’ordre  et de l’économie,  le Français,  
 mieux  que  tout  autre,  peut  réussir à  l’étranger. 
 Naturellement,  on  devrait  d’abord  chercher  à  s’établir  
 dans  les  colonies  françaises,  qui  ont  coûté  et  
 coûtent  encore tant d’or à la métropole,  bien  qu’on  ne  
 trouve  pas  toujours,  auprès  des  gouverneurs  de  ces  
 colonies,  l’aide  qu’on  serait  en  droit  d’espérer.  Cela  
 tient,  non  pas  au manque  de bonne volonté  de  ceux-  
 ci,  mais  à  leur  insuffisance  générale  à  pressentir,  
 susciter  et  diriger  les  besoins  commerciaux.  La  fâcheuse  
 et  tyrannique  administration  intervient  toujours  
 pour  entraver  les  nouveaux  colons,  et  il  nous  
 serait  facile  d en  citer  de  nombreux  exemples.  Nous  
 ne  pouvons  cependant  nous  empêcher  de  faire  des  
 comparaisons  attristantes  entre les  résultats  des  colonies  
 françaises,  sous  l ’administration  f r a n ç a is e e t 
 les  résultats  d’autres  colonies  situées  sous  la  mêfiae  
 latitude,  s’occupant  des  mêmes  produits,  ayant  les  
 mêmes coutumes et les mêmes moeurs. 
 Ainsi,  comparons la  Guyane  française, pays  maudit  
 et  inhabité,  avec  la  Guyane  hollandaise,  paradis  terrestre. 
  La  Guadeloupe  et  la Martinique,  ruinées,  sans  
 vie,  à-côté  de  la  Barbade,  de  la  Trinité  ou  de  la  
 Jamaïque. Madagascar,  gouffre  inépuisable,  et  la Réunion, 
   à  côté de l’île Maurice. 
 Le  Congo  français,  le  Soudan,  sans  commerce,  
 causes  de  dépenses  énormes  pour  la  métropole,  avec  
 le Congo belge,  dont  le  commerce  est  prospère,  et  la  
 colonie  anglaise de  Sierra Leone.  Le Tonkin, l ’Annam,  
 territoires immenses,  très fertiles et habités,  sans commerce  
 appréciable  avec  la  France,  et  les  îles  Philippines  
 ou mieux  encore Java  et  Sumatra. 
 Tous ces exemples montrent  le vice  fondamental  de  
 la  colonisation  officielle ;  ce  ne  sont  pas  des  fonctionnaires  
 qu il  fau t,  ce  sont  des  colons,  et  l ’argent  dépensé  
 par  ceux-là  serait  bien mieux  employé  à favoriser  
 l’immigration  et  le  commerce  français  dans  les  
 colonies. 
 Un mouvement  réformateur  se  dessine  depuis quelque  
 temps;  sous  la  poussée  de  l’opinion,  sous  les  
 articles  d’hommes  compétents,  une  idée  générale  
 ; s est  formée  qu il  faudrait  faire  quelque  chose  pour  
 rendre  à  la  France  son  commerce  de  jadis,  lui ouvrir  
 de  nouveaux  débouchés  dans  le monde et  lui  faciliter  
 l’exploitation de  ses colonies :  M.  Aubert,  le  distingué  
 consul  de  France  au  Transvaal;  M.  Colomiez,  consul  
 de  France  à  Laurenço  Marquez,  dans  leurs  rapports  
 commerciaux ;  M.  Roels,  le  rédacteur  du  Temps,  dont 
 2