Il a déclaré avoir fait foncer, dans une compagnie
dont il fait partie, un puits de 1.040 pieds de profondeur
pour une dépense totale de £ 8.400, soit
environ £ 8 par pied, alors que, dans presque toutes
les autres compagnies, le prix de revient du fonçage
d’un puits, est d’environ £ 25 par pied. On sait que le
fonçage des puits est une des dépenses les plus importantes
des exploitations de mines d’or, surtout pour
les mines Deep Levels, où on estime généralement
à £ 300.000 le coût du fonçage de deux puits.
Sur tous les autres chapitres de dépenses des mines,
on remarque le même gaspillage, la même prodigalité
et la même insouciance des directeurs à rechercher,
par tous les moyens, les économies facilement réalisables.
Nous croyons ne pas exagérer en disant que les
économies à apporter dans l’achat des machines, les
travaux de mines, les dépenses de matériel, et les
fournitures de tous genres, pourraient ne pas être
inférieures à £ 2.000.000 par an.
Si nous reprenons les différentes sources d’économies
ainsi obtenues, nous avons :
1° Dynamite et charbon £ 600.000, soit 5 p. 100
sur £ 12.000.000 (dépense totale annuelle);
2° Salaire des blancs £ 1.000.000, soit 8 p. 100 ;
3° Salaire des noirs £ 817.000, soit 7 p. 100;
4° Machines et divers £ 2.000.000, soit 17 p. 100.
Nous obtenons un total d’environ £ 4.500.000 d’économies
par an, soit plus de 37 p. 100 sur les dépenses
annuelles.
Voilà les vraies réformes à faire ; elles sont dans
l’administration et dans la direction des compagnies^
elles ne doivent pas être réclamées au gouvernement
qui n en peut mais. Celui-ci a donné et donne tout
son appui à l’industrie minière, il fait tout ce qu’il
peut pour la protéger; mais il s’est lié , dès les
débuts de son existence, avec des compagnies qui,
moyennant la concession d’un monopole, ont établi
des fabriques de dynamite, ont créé des chemins de
fer, et qu’il ne peut être question de dépouiller brutalement
de tous leurs privilèges.
Il est cependant utile que les tarifs de chemins de
fer soient abaissés dans de fortes proportions, non
seulement pour les mines d’or, mais aussi pour le
commerce tout entier. Nous n ’avons pas parlé, dans
l’étude précédente, de la réduction de frais des mines
qui serait obtenue si les tarifs généraux de chemins
de fer pour tous articles étaient réduits. Cette réduction
serait certainement importante, mais il est très
difficile de l’évaluer.
En un mot, ce qu’il résulte de plus clair de toute
l’agitation entretenue, depuis si longtemps, autour
de ces fameuses réformes, c’est que les directeurs
et les administrateurs de mines ont cherché à provoquer
des mouvements de spéculation, soit de baisse
soit de hausse, en faisant servir les réformes dans
les deux cas et ont exagéré les dépenses provenant
des charges du gouvernement pour masquer complètement
les scandaleux gaspillages de leurs propres
exploitations. Il reste aux actionnaires européens (ce
qui nous paraît problématique) le soin et le devoir
d’exiger des mines les économies faciles à réaliser.
Du fait de ces diverses économies désirables, les
dividendes donnés par les mines d’or tripleraient