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 marchandise  au  Havre  et  la  rendant  franco  de  tout,  
 sauf la  douane  à  Johannesburg,  payant  elle-même  le  
 transit,  le  débarquement  à  Lorenzo  Marques  et  le  
 chemin  de  fer.  La  compagnie  des  Messageries  Maritimes  
 a  également  combiné  un  service  avec  sa  ligne  
 de Madagascar.  Tous  les mois,  les paquebots partis de  
 Marseille touchent à Zanzibar et à Madagascar, d’où une  
 annexe  prend  les  marchandises  et  les  passagers  a  
 destination de  Lorenzo Marques.  Cette  ligno  a obtenu  
 également  un  grand  succès.  Il  ne  reste  plus  qu à  
 souhaiter  que les  compagnies de  navigation  françaises  
 organisent des  services  à voyageurs  rapides et confortables. 
   Beaucoup  d’Anglais  du  Transvaal,  à  leur  
 retour  en  Europe,  choisiraient  les  lignes  françaises  
 tant à cause de la supériorité de la nourriture que pour  
 faire le  voyage  de  retour  par une  autre voie  que  celle  
 d’aller.  Sur  le total  de quinze vaisseaux que  la.  France  
 a  envoyés  en  1896,  cinq  étaient des  voiliers  qui  ont  
 apporté 1.963  tonnes de marchandises ;  les dix vapeurs  
 avec  un  tonnage  de  21.128  tonnes,  ont  apporté  
 5.749  tonnes  de  marchandises.  Les  navires  de  Suède  
 et  Norvège,  au  nombre  de  41,  ont  tous  apporté  du  
 bois de  Suède  ou  de  la  côte  Pacifique  de  1 Amérique  
 du  Nord.  Quant  aux  navires  allemands,  leur  trafic  a  
 été  considérable  en  1896,  et  la  Compagnie  de  l’Est  
 africain  a  augmenté  sa  flotte  de  trois  nouveaux  
 navires  de  4  à  5.000  tonnes.  Il  paraît  que  c’est  la  
 Compagnie  allemande  qui  a  le  plus  fait  de  progrès  
 au  point  de  vue  d’affrètements  pour  Lorenzo  
 Marques,  cela est  dù  au fait  que  cette  Compagnie  n ’a  
 pas  craint  d’établir  à  Lorenzo  Marques  une  agence 
 spéciale  composée  d’employés  allemands  qui  n ’ont  à  
 s’occuper  que  des  intérêts  de  la  Compagnie  et  non,  
 comme  pour  la  Compagnie  anglaise,  d’intérêts  commerciaux  
 différents.  Cet  exemple  a  été  suivi  par  la  
 Compagnie  des Chargeurs réunis dont l’éminent directeur, 
   M.  Duprat,  a dirigé  avec  tant  d’intelligence  le  
 développement  dans ces  dernières  années.  La Compagnie  
 vient  d’envoyer  à  Lorenzo  Marques  un  de  ses  
 agents  les plus  distingués, M.  Brally,  avec mission  de  
 fonder une  agence  principale  commandant  toutes  les  
 sous-agences  de  la  côte  de  Madagascar.  Il  n ’est  pas  
 douteux que  la Compagnie  ne  reçoive  rapidement  les  
 fruits  de  cette  innovation. 
 Les  navires  allemands  ont  pu charger  et  décharger  
 leurs marchandises  en beaucoup moins  de  temps que  
 les  navires  anglais ;  nous pouvons  citer  «  Herzog  »,  
 qui  déchargea  en  quatre  jours  1.850 tonnes  de  marchandises, 
  chargea 200 tonnes de charbon et 2.000 balles  
 de  grains,  tandis  qu’un grand vapeur  anglais  mit  sept  
 jours  pour  décharger  820  tonnes  et  pour  prendre  
 105  tonnes.  Au  même  moment,  un  grand  steamer  
 anglais  restait  depuis  le  27  janvier  jusqu’au  6  mars  
 pour  décharger  2.291  tonnes  de  matériel  de  chemin  
 de  fer.  Cette  lenteur  pour  décharger  les  navires  
 provient  surtout  du  manque  de  quais  à  Lorenzo  
 Marques.  Il  est  à  espérer  que  lorsque  le  gouvernement  
 sera  décidé  à  faire  construire  ces  quais,  à  
 agrandir  les  hangars  de  la  douane  et  à  créer de  nouvelles  
 voies  de  chemin  de  fer,  on  pourra  effectuer  le  
 transbordement  en  beaucoup moins  de  temps,  ce  qui  
 permettra  au  port  d’être  véritablement  plus  pratique  
 que  Durban  ou  Port-Élisabeth.  Jusqu ici  les  commer