la plupart des fermes ont une importance beaucoup
plus considérable et il n ’est pas rare de trouver des
possesseurs de 50.000 ou 100.000 moutons. Indépendamment
de la laine, les peaux sont exportées en
Angleterre et la graisse est employée sur place dans
de nombreuses fabriques de bougie ou de savon.
Boeufs. — Les boeufs sont aussi une grande ressource
de l ’élevage, on en compte environ actuellement
700.000; le nombre a diminué énormément depuis
plusieurs années par suite de la maladie, de la gale, et
surtout ces derniers mois de la peste bovine qui a
décimé de nombreux troupeaux. Les boeufs sont
surtout employés comme animaux de labour et pour
traîner les wagons employés dans l ’intérieur par les
Boers. Un wagon capable de porter 3 à 4.000 kilogrammes
de marchandises est traîné par 16 à 18 boeufs.
Chèvres. — La chèvre commune du Cap a peu de
valeur. Dans de nombreux points du territoire, elle
n ’est employée que pour la nourriture : mais par de
nombreux croisements qui ont été faits à grands frais,
avec des races de Cachemire, de Perse et d’Europe, on
est arrivé à obtenir la race d’Angora dont le mohair
donne maintenant des résultats très satisfaisants. Le
nombre de chèvres Angora est actuellement de
2.606.000 têtes.
Chevaux, ânes e t mulets. — Le nombre des
chevaux, des mulets et des ânes ne cesse de décroître
par suite de diverses maladies. Le nombre en est tombé
de 450.000 en 1891 à environ 350.000 actuellement.
Les mulets sont plus résistants à la maladie, quoique
cependant la mouche Tsétsé leur soit fatale. Ces
derniers temps, la rinderpest ou peste bovine a
amené l’augmentation du prix des mules, d’autant
plus que celles-ci étaient demandées en grand nombre
par la Chartered Company; elles peuvent mieux,
dans le Mashona Land, remplacer les boeufs, et le prix
est actuellement d’environ £ 15 à 20.
Gale. — La gale est une des plus grandes pestes
du Sud Afrique ; elle attaque les moutons et les
chèvres, abîme la laine et cause souvent la mort de
l’animal. Malgré des recherches nombreuses et assidues
on n ’a encore trouvé aucun remède suffisant
pour empêcher ses ravages. On estime que la perte
causée par la gale est d’environ 20 millions de francs
sur la laine par an ; les peaux de moutons et d’agneaux
atteindraient .le double de leur valeur si les animaux
étaient morts sans avoir la maladie. Maintenant des
lois sévères ont été émises pour protéger le bétail
contre la gale, et tous les troupeaux sont examinés
attentivement. Toute personne s’apercevant que la
gale a éclaté dans un troupeau doit en faire la déclaration
aux autorités, sous peine d’avoir une amende
de £ 20 à payer. Il n ’est pas douteux, lorsque les
différents pays de l’Afrique du Sud se seront unis
pour combattre l’introduction sur leur territoire du
bétail contaminé, qu’un résultat satisfaisant sera
obtenu.
Céréales. — Les céréales peuvent être cultivées
dans toutes les parties tempérées et pourvues d’un
système d’irrigation. Les deux principaux districts
de culture sont le sud-ouest et la province de Queens-
town. La moyenne de la récolte de blé varie entre
10 et 40 bushels à l’acre, ce qui constitue une production
supérieure à la moyenne générale obtenue