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 étrangers.  Les  Anglais  et  les  Allemands  procèdent  
 différemment;,  ils  cherchent  avant  tout  à  produire  à  
 bon marché  des  articles  secondaires et  réduisent  leur  
 bénéfice  au  tant  pour  cent  minimum,  après,  bien  
 entendu,  avoir fait le calcul des  frais généraux*.  Il s’en  
 suit  qu’ils  paraissent  vendre  bon  marché,  meilleur  
 marché  que  nous;  par  suite,  ils  reçoivent  de  fortes  
 commandes,  qui  leur  permettent  encore  de  réduire  
 leur  prix  de  revient;  ils  augmentent  ainsi  leurs  
 débouchés.  Les  compagnies  de  chemin  de  fer  leur  
 donnent  des  tarifs  spéciaux  d’exportation,  qui  leur  
 permettent  de  livrer au port des marchandises de  provenance  
 lointaine, sans qu’elles soient grevées, comme  
 en  France,  de frais excessifs. 
 On  dit  toujours  qu’en  France  la main  d’oeuvre  est  
 plus  chère qu’en Angleterre  et qu’en Allemagne.  C’est  
 une  grande  erreur  en  ce  qui  concerne  l ’Angleterre,  
 où  les  ouvriers  sont  payés plus  qu’en  France.  Quant  
 à  l’Allemagne,  les  ouvriers  sont  fort  bien  payés  
 dans  les  principales industries ;  leurs  salaires  les plus  
 inférieurs,  de  lmk,50  à  2 marks  par jour,  ne  sont  pas  
 loin  de  2  francs  à  2fr,50  que  gagnent  en  France  les  
 ouvriers  de môme  industrie,  tels  que  forgerons,  mineurs, 
   tisserands,  etc.,  etc.,  nous  pourrions  donc,  
 comme  les  étrangers,  lutter  avantageusement  et  imposer  
 nos  produits  dans  le  monde  entier  si  tout  
 concordait  à  l’économie  de  production,  de  transports  
 de  chemin  de  fer et  si  les  producteurs voulaient  augmenter  
 leurs  débouchés  en  réduisant leurs bénéfices. 
 Toutes  ces questions  intéressent au plus  haut  point  
 notre  commerce  extérieur; de même,  si nous  étudions 
 la  question  des  frets maritimes  sur  les  navires  français, 
  nous voyons que,  partout, ceux-ci sont plus élevés  
 que  sur  les  lignes  étrangères;  cela  tient  à  de  nombreuses  
 causes,  dont  la  principale  est  sans  aucun  
 doute  le  coût  primitif de  construction,  beaucoup plus  
 élevé  en  France  que  partout  ailleurs.  Il  est  en  effet  
 reconnu,  qu’un  navire  coûte,  à  construire,  au  moins  
 40 p.  100  de  plus  en France  qu’en Angleterre!  Aussi,  
 il  arrive  qu’en  France,  on  construit  un  navire  pendant  
 que,  pour la même  somme, on en  construit  deux  
 à Glascow ou à Belfast !  Comment pouvons-nous lutter? 
 Il  est  lamentable  de  voir  le  retard  et  l’apathie  du  
 commerce  français  dans  cette  question  de  la  marine  
 marchande,  dont  on  s’occupe  tant  à  l’heure  actuelle.  
 Au  lendemain  du  nouveau  tarif  de  douanes,  en  manière  
 de  compensation  donnée  aux  ports,  on  institua  
 des  primes  considérables  pour  la  navigation  à  voile  
 et  à  vapeur,  primes  représentant,  par  exemple,  une  
 somme  de  10.000 francs pour  un voilier de  1.000  tonneaux  
 allant  à  San-Francisco  et  retour.  On  avait  
 supposé  que  ces  sacrifices  énormes,  que  s’imposait  
 la  France,  donneraient  un  coup  de  fouet  aux  armateurs  
 et aux constructeurs.  Il n ’en  a malheureusement  
 rien  été,  les  constructions  neuves  ont  toujours  été  
 en  arrière  et actuellement il  est impossible  de trouver  
 dans  un port  français un voilier au long  cours demandant  
 moins  du  double  qu’un  voilier  à Hambourg  ou  
 à  Liverpool,  et  ce,  malgré  la  prime  qui  constitue  à  
 elle  seule  un  appoint  élevé  dans  le  bénéfice.  Seules  
 l e s , compagnies  de  navigation  ont  profité  de  ces  
 primes  pour  leurs  flottes  déjà  existantes,  mais  n ’ont  
 fait  aucun  effort  pour  les  augmenter.  Les  pouvoirs