
 
        
         
		facilement ;  les  mines  ne  payant  pas  jusqu’ici  pourraient  
 donner de  beaux bénéfices  et,  partant,  l’indus-  
 drie  aurifère  toute  entière en  recevrait  une impulsion  
 considérable. 
 COMMER CE   F RANÇA I S   AU  T RAN S VA A L 
 Jusqu’ici,  peu de maisons  françaises se  sont établies  
 à  Johannesburg,  et  neuf  sur  dix  de  celles  qui  y  ont  
 installé  des  affaires  ont  fait  faillite,  périclité  ou  disparu. 
   Il  est  lamentable  de  voir  la  situation  des  maisons  
 françaises  de  Johannesburg,  si  on  la  compare  
 avec  celle  des  maisons  similaires  anglaises  ou  allemandes; 
   autant  les  unes  sont  bien  ordonnées,  prospères  
 ,  prudemment  et  intelligemment  conduites,  
 autant  les maisons  françaises  sont  laissées  entre  les  
 mains  de  gérants  dissipateurs  et  incapables.  Conduites  
 sans  aucune prudence  commerciale,  elles  donnent  
 sur  place  le  spectacle  peu  agréable  de  maisons  en  
 pleine décadence. 
 Beaucoup  de  sociétés  se  sont  déjà  formées  pour  
 créer  des  affaires  à  Johannesburg;  jusqu’ici  aucune  
 n ’a  donné  de  dividende  si  petit  soit-il,  e t ,  au  contraire, 
   il  est  probable  qu’il  y  a  eu  dans  tous  les  cas  
 des  inventaires  fictifs.  Nous  ne  pouvons  guère  citer  
 dans  les  maisons  françaises  ayant  réu ssi,  que  la  
 maison de M.  F.  Héritier,  la maison David,  la  French  
 Grocery  Limited  et  deux  ou  trois  modistes  et  couturières. 
 Une des  causes  principales  de  l’échec  des  maisons  
 françaises  qui  se  sont  créées  au  Transvaal,  c’est  la  
 déplorable  habitude  qu’ont  les  Français  de  vouloir 
 toujours  se  combattre  au  lieu  de  se  soutenir.  Naturellement, 
   les  premières  maisons  françaises  qui  
 s ’installèrent,  se  mirent  à  tenir  les  articles  d’alimentation, 
   articles  en  général  de  bonne  vente  et  pour  
 lesquels  la  France  est bien  classée. Au  lieu  de  s’entendre  
 ensemble  pour maintenir  les  prix  à  un niveau  
 rémunérateur,  de  concessions  en  concessions,  pour  
 empêcher  leur  voisin  de  faire  une  affaire,  ils  firent  
 tomber  les  prix  de  plus en  plus jusqu’à  ce  que  ceux-  
 ci  fussent  devenus  à  peine  assez  élevés  pour  payer  
 les  frais.  Nous  pouvons citer  un  exemple  :  La  caisse  
 de  cognac Martell,  qui  se  consomme  en  quantité  considérable  
 dans  l’Afrique  du  Sud,  se vendait  sur  place  
 de  78  à  80sh  la  caisse  par  l’entremise  des  maisons  
 allemandes  et  anglaises.  En  1896,  au  moment  de  
 l’éclosion  de  trois  ou  quatre  sociétés  françaises  qui  
 établirent  leurs  comptoirs  à  Johannesburg,  les  prix  
 tombèrent  d’abord  à  75sh,  ensuite  à  72sh  et  ils  sont  
 maintenant  à  70sb  la  caisse,  tandis  que  le  prix  de  
 revient  économiquement  calculé  est  de  70sh.  Il  faut,  
 en  outre,  remarquer  que  l ’acheteur  sur  place  a  le  
 droit  d’exiger  des  caisses  sans  casse,  alors  que  l’importateur  
 reçoit  souvent des  envois  avec une  ou  deux  
 bouteilles  cassées  par  caisse.  De  même  pour  toutes  
 les  marques  de  champagne,  de  vin,  de  conserves  
 alimentaires  et  autres,  les  prix  sont  tombés  à  un  
 niveau  ridicule  qui  ne  permet  plus  l’importation.  
 Aussi  ce  qui  devait arriver  est arrivé ;  de  nombreuses  
 faillites  se  sont  succédées  et  des  quantités  immenses  
 de  marchandises  sont  vendues  tous  les  jours  à  
 l’encan,  si bien  que maintenant,  au mois  d’août  1897,  
 on  vendait  sur  place  des  vins  de  Bordeaux  à  9,h  la