
 
        
         
		mois  augmentés  de belles promesses, ils  sont  nourris,  
 logés  et blanchis. Dans  le but  de faire tout d’abord  un  
 bénéfice  sur  les  produits  qu’elles  envoient  à  leurs  
 agents,  les  maisons  de  Marseille  commencent  par  
 augmenter  la  marchandise  de  15  à  20  p.  100,  si  bien  
 que  1 agent  n est  plus  placé  d’une  façon  satisfaisante  
 vis-à-vis  des maisons  allemandes,  suisses  ou  hollandaises  
 qui  reçoivent  leurs  marchandises  au  prix  
 d origine.  Il  s’ensuit  que  les  comptoirs  français  ne  
 peuvent  pas  faire  un  grand  chiffre  d’affaires,  ce  qui  
 est  du  reste  égal  aux  maisons  mères  qui  ont  déjà  
 commencé  par  prendre  un  bénéfice  exagéré  au  
 départ  de  la  marchandise.  Elles  préfèrent  faire  spécialement  
 des  importations  de  graines  oléagineuses  
 dont  la  consommation  est  très  importante  à Marseille  
 et  qui  leur  donnent  toujours  du  bénéfice;  pourtant,  
 ces  dernières  années,  les  prix  du  copra  et  de  l’arachide  
 ont  baissé dans  de grandes  proportions. 
 MONNAI E S   ET  CHANGES 
 Une  des  causes  principales  de  l’appauvrissement  
 des  affaires  dans  toute  la  province  de  Mozambique  
 est  certainement  la  diversité  ridicule  des  monnaies  
 employées dans  les  différents  districts.  Chaque port a  
 une  monnaie  différente,  un  change  différent,  une  
 douane  différente,  ce  qui empêche  d’une façon définitive  
 les  réexpéditions  de  marchandises,  d’un  port  à  
 1 autre  et ce qui complique les  taxations  commerciales  
 entre deux villes. Ainsi,  à Lorenzo Marques, on ne voit  
 que  de  la  monnaie  anglaise  ou  portugaise,  les  
 comptes  sont  faits  en  livres  sterling,  excepté  à  la 
 douane  où  on  les  fait  en  réis.  A  Inhambane,  on  se  
 sert des  roupies  indiennes  sans marque  et  surtout  des  
 roupies  timbrées  par  le  gouvernement  portugais'.  Le  
 gouvernement  a  pris  cette  mesure  de  timbrer  les  
 pièces pour  empêcher leur sortie de Mozambique  et  se  
 constituer  ainsi  une  réserve  d’argent.  Dans  ce  but,  
 on  leur  donne  une  valeur  fictive  plus  élevée  qu’aux  
 autres  et  elles  sont  acceptées  dans  les  caisses  du  
 gouvernement  pour  450  réis,  tandis  que  la  roupie  
 ordinaire  n ’est  actuellement  qu’au  taux  de  250  réis.  
 Cependant,  à  cause  de  la  crise  financière,  la  roupie  
 ordinaire  est  reçue  à  380  réis;  en  outre,  on  se  sert  
 aussi  de  piastres Marie Thérèse  et  de  piastres  mexicaines, 
   de  papier  de  la  banque  Ultra  Marino  de  
 Mozambique,  et  enfin  de  la  monnaie  portugaise.  Les  
 livres  sterling  sont  reçues  au  taux  du jour  entre  6  et 
 6.500  réis,  tandis  que  le  taux  officiel  est  toujours  de 
 4.500  réis.  Malgré  cette  diversité  considérable  de  
 monnaies,  il  y  a  très  peu  de  numéraire  et,  somme  
 toute,  on  ne  voit  que  du cuivre.  A Beira,  pas de  roupies, 
   pas  de  piastres,  seulement  de  l’or  anglais  et  de  
 la  monnaie  portugaise;  à  Cbinde,  comme  à  Inhambane, 
   les  roupies  non poinçonnées  sont  acceptées par  
 les  Anglais  pour  400  réis,  taux  qu’ils  ont  donné  à  la  
 roupie  dans  leurs  possessions  de  l ’Afrique  centrale.  
 Les monnaies  employées à Quilimane  sont  les mêmes  
 qu’à Inhambane,  la  roupie  non  poinçonnée,  acceptée  
 par le  gouvernement  pour  380  réis,  est  prise  dans  le  
 commerce entre 380 et 420réis. AParapate, Mozambique  
 et  à  Ibo,  on  emploie  à  peu  près  les mêmes monnaies  
 qu’à  Quilimane;  on  a  frappé  l’argent  d’un  droit  d’entrée  
 de  10  p.  100,  de  façon  à  empêcher  la  fraude