plus, 25.000 francs ne constituraient pas un risque
très considérable, étant donné qu’ils peuvent conduire,
suivant toute probabilité, à un chiffre d’aflaires
important dans des conditions avantageuses. Le, ou
plutôt les représentants, car il devrait y en avoir un
spécial pour chaque groupe d’industries similaires,
ouvriraient d’abord à Cape-Town un magasin de
détail qui se développerait au fur et à mesure que
l’importance de la vente croîtrait et pourrait bientôt
devenir un magasin de demi-gros. »
Évidemment cette opinion est raisonnée et il serait
désirable qu’une tentative fut faite dans ce sens ; mais
nous croyons très difficile de réunir différents fabricants
vendant les articles convenables au pays et
disposés à faire cet essai.
Il ne peut être tenté que par un commerçant s établissant
directement sur place avec son propre capital
ou par un commissionnaire fondant un comptoir sous
la direction d’un gérant. C’est le seul moyen d’arriver
à introduire peu à peu un plus grand nombre d’articles
français sur place et d’augmenter ainsi le chiffre des
affaires avec la France. .
Le système des voyageurs de commerce employé
avec succès dans les villes de l’Amérique centrale,
dans les Antilles et dans différents pays ne p'eut
convenir dans l’Afrique du Sud et nous ne saurions
conseiller à des commerçants ou fabricants de l’essayer.
Seules, quelques grandes manufactures d’outils, de
machines, quelques propriétaires de marques importantes
pourront envoyer un représentant intelligent
et capable qui partirait, non pas dans le but de faire
des affaires et de couvrir ses frais, mais avec l’intention
de montrer simplement sa marque, delà faire apprécier
et de la vendre ensuite aux maisons de Londres et de
Hambourg faisant seules les affaires des détaillants de
la colonie du Cap. Le consul de France dit encore à
ce sujet :
« Le commerce du Cap s’approvisionne exclusivement
par l’intermédiaire du commissionnaire de
Londres. D’abord, nombre de maisons ont à Londres
des agences directes, portant la même raison sociale,
la maison d’achat à Londres, la maison de vente au
Cap.
« Beaucoup d’autres sont liées à des commissionnaires
de Londres, et le résultat est, à bien peu de
chose près, le même, que ce lien soit le résultat de
la force de l’habitude ou d’une sorte de servitude
financière.
« On ne peut nier, qu’en théorie, ce système, qui
augmente nécessairement le prix des marchandises,
des commissions ou des bénéfices de l’intermédiaire
de Londres, ne soit défectueux; mais ce qui est vrai
en théorie n ’a plus la même valeur en pratique.
« L’Afrique du Sud est comparativement peu peuplée,
et, sauf pour ceux qu’ont enrichi les opérations minières ,
le reste est modérément riche, puisque les ressources
agricoles ne parviennent pas à alimenter la population.
« La consommation de ce pays, étant donné ses
immenses territoires, est donc en réalité minime,
comparée au reste du globe, surtout quand il s’agit
des articles qui s’adressent à la population européenne
et qui affectent plus spécialement Cape-Town, qui en
est le centre, de beaucoup le plus important.
.« L’agent de Londres peut opérer sur de larges