disposition. Il faut un certain capital pour entreprendre
une telle affaire. Les marchandises grevées
du fret, des frais de transport et des droits de douane
exigent une mise de fonds immédiate importante ; en
outre, il faut donner aux indigènes les outils et les
graines nécessaires à leur travail, il faut entretenir
à ses frais une police armée pour la surveillance et le
bon ordre du territoire, il faut aussi avoir plusieurs
surveillants européens qui ont chacun sous leur direction
une partie déterminée de la concession, il faut
posséder également un certain fonds de roulement destiné
à acheter des récoltes si l’on ne possède pas assez
de marchandises, et par dessus tout, si l’on veut installer
en grand une plantation de canne à sucre, il
faut compter des sommes assez considérables pour
l’achat des machines de distillation et de raffinerie.
Gomme on le voit, un capital relativement important
est indispensable pour mener à bien une affaire de ■
ce genre. Pour en donner une idée, un de nos compatriotes,
M. Stucky, arendataire du prazo Boror,
estime à 500.000 francs le capital nécessaire pour
1 exploitation rationnelle et progressive de sa concession.
Mais une société formée et conduite d’une manière
sérieuse, dirigée par des gérants capables et
travailleurs, serait assurée de bénéfices considérables
en très peu de temps et récupérerait rapidement son
capital. Les principaux produits sur lesquels elle pourrait
compter pour l’exploitation de son territoire sont :
la canne à sucre, le café, les arachides, le caoutchouc,
le riz, les gommes et l ’ivoire.
Canne à sucre. — La canne à sucre est cultivée
jusqu ici en Afrique avec beaucoup de succès, surtout
au Natal, et plus récemment dans un grand nombre
de vallées du Mashona Land et du Matabele Land. La
canne à sucre prospère rapidement dans un sol riche
et largement pourvu d’eau. Elle donne des résultats
en deux années et reste pendant sept ans sans avoir
besoin d’être remplacée. On peut compter que la
canne à sucre, dans une plantation bien dirigée, peut
rapporter environ 1.000 francs par hectare. Indépendamment
du sucre, on obtient, par la distillation, du
rhum dont la consommation est considérable et
assurée, non seulement sur place, mais aussi par
l’exportation vers le Transvaal et la Chartered C°, où
les produits portugais ne payent, suivant les conventions
établies, qu’un droit de transit de 3 p. 100 à la
valeur.
Café. — Des plantations de café ont déjà été établies
sur un certain nombre de points de la côte de
Mozambique, et jusqu’à présent elles ont assez bien
réussi. On peut se baser sur le rendement obtenu
dans le Nyassa, dans les environs de Bloem Tyr, où
la production annuelle est déjà évaluée à 1.500 tonnes
et dont le café a .été payé, en 1894, 100sü les 50 kilogrammes.
Thé. — Peu d’essais ont été faits jusqu’à présent
dans les plantations de thé, mais il n ’y a pas de raison
pour que cette plante ne réussisse pas aussi bien au
Mozambique que dans le Natal ou dans l’île de Ceylan.
A rachides e t copras. — Les arachides et les
copras sont les produits du pays les plus abondants et
les plus faciles à récolter. Ils demandent très peu de
soin et sont d’un bon résultat.
Caoutchouc. — Il serait intéressant d’entreprendre