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 comme  ils le  faisaient auparavant ;  car  l’arendatairë  a  
 la faculté d’établir autour de l’espace réservé  à  la  foire  
 des comptoirs dont  les  gérants  arrêtent  les  indigènes  
 pour  leur acheter leurs  produits,  avant qu’ils aient  pu  
 entrer  en  contact avec les  Hindous,  obligés  de  rester  
 dans  l’intérieur  de  la  foire,  En  somme,  l’arendataire  
 se  trouve  donc  avoir  le  monopole  de  son  commerce  
 dans  son  prazo  et  ce  monopole  peut  lui  rapporter  de  
 grands  bénéfices.  Il est donc avantageux  pour  l’aren-  
 dataire  de  se  livrer  au  commerce  de  marchandises  en  
 même  temps  qu’à  l’exploitation  agricole. 
 Dans  chaque  prazo,  le  gouvernement  nomme  un  
 agent sous la juridiction du gouverneur de Quilimane ;  
 cet  agent  rend  la justice  et  est  chargé  de maintenir  
 1 ordre.  En  général,  l’arendataire  est  lui-même  cet  
 agent,  mais  quelquefois  le  gouvernement  préfère  
 prendre  un  de  ses  fonctionnaires  et  alors  celui-ci  est  
 payé  par l’arendataire environ  500.000 réis par  an.  De  
 nombreux prazos ont été concédés ces dernières années  
 principalement  à  des  Portugais,  le  but  du  Portugal  
 ayant  toujours  été  de  faire  prédominer  l’influence  
 nationale dans la côte  du Mozambique. Quelques prazos  
 ont  déjà  atteint  un  certain  développement,  le  plus  
 avancé  actuellement  est  celui  du  Borror.  On  y  a  
 installé  en  grand  une  sucrerie  avec  raffinerie  et  de'  
 grandes  plantations,  des  moulins  à  huile,  scierie  à  
 vapeur,  distillerie,  etc.,  le  tout  éclairé  à  l’électricité.  
 L’étendue des prazos varie  entre  100.000  et  i 000.000  
 d hectares.  Les  plus  grands  prazos  sont  :  Borror,  
 Macuse,  Lincunge,  Marrai,  Mahindo,  Suabo,  Mas-  
 sinqué,  Maganja,  Aquem  et  Allemschire.  Parmi  les 
 plus petits  on  peut citer  : Madal,  Tirré,  Carnuge,  Quilimane  
 de  Sal, Pepino,  Nameduro,  Goma. 
 Tout  le  long  du  Zambèze  jusqu’à  Zumbo,  les  deux  
 rives  du  fleuve  sont  également  divisées  en  un  grand  
 nombre de  petits prazos,  dont  quelques-uns possèdent  
 seulement une dizaine  de  familles,  et  ces  prazos  sont  
 affermés depuis des  siècles  comme  de  véritables  fiefs  
 au moyen  âge ; mais la compagnie du Zambèze tend de  
 plus  en plus  à s’en  emparer. 
 COMP A G N I E S   T E R R I T O R I A L E S 
 En outre  des prazos dont  l’étendue,  quoique  importante, 
   est faible  en  regard  de l’immensité du territoire  
 de  la  compagnie  du  Mozambique,  le  gouvernement  
 portugais  a accordé des  concessions territoriales à deux  
 compagnies  qui possèdent ensemble la presque totalité  
 du territoire  :  la  compagnie du Mozambique et la compagnie  
 du  Zambèze.  Une  troisième  compagnie,  la  
 compagnie  d’Inhambane,  avait  été  conçue  sur  les  
 mêmes  données,  mais,  faute  de  capitaux,  elle  n ’a pu  
 aboutir.  Une  autre  société,  la  compagnie  du  Nyassa,  
 n ’a  pu jusqu’à présent donner de bons  résultats; mais  
 néanmoins  elle  s’occupe  de  l’administration  de  son  
 territoire. 
 La  compagnie  du  Zambèze  possède  des  territoires  
 considérables s’étendant entre le  Zambèze, la frontière  
 du Nyassa Land,  le lac Ghirua,  le Lurio  et le Licougou,  
 avec  la petite partie du territoire portugais qui pénètre  
 dans la Rhodésia. 
 Cette  compagnie  possède  la plupart  des  prazos  qui  
 bordent le  Zambèze;  elle  possède,  en  outre,  le  privi