Jameson, de récente mémoire, cette agression longuement
préméditée et organisée attira au Transvaal
les sympathies de toute l’Europe, hormis naturellement
celle de l’Angleterre. La situation resta, après
l’échec de Jameson, singulièrement tendue entre les
Boers et les Anglais; sous des dehors corrects, les
Anglais du Rand continuèrent à haïr le gouvernement,
à lui chercher querelle à toute occasion et pour les
plus petites choses, faisant presque regretter au
président Krüger la magnanimité dont il a fait preuve
en pardonnant de si bonne grâce à tous les agitateurs
duReformCommittee. Ces derniers temps, la situation
s’est tendue encore davantage, les Anglais accumulèrent
des charges plus ou moins fantaisistes contre le
gouvernement boer, ils inventèrent les réformes soi-
disant indispensables à l ’industrie minière, mais qui
n ’avaient ' d.’autre but que de donner prétexte à une
guerre de l’-Angleterre au Transvaal et également de
masquer les dilapidations et les excès des administrateurs
ou des directeurs de toutes les mines.
Heureusement, le sentiment de réprobation fut si
grand en Allemagne et en France contre ces intrigues,
que le cabinet de Saint-James mit dans ses relations
avec le président Krüger un peu plus d’aménité.
De son côté, le président Krüger réunit une commission
chargée d’étudier les réformes demandées
par les uitlanders pour leur donner satisfaction dans
la mesure du possible. Il est donc probable que
quelques dégrèvements seront apportés à l’industrie
minière et enlèveront ainsi aux Anglais tous les
prétextes qu’ils avançaient pour combattre le gouvernement
du pays, qui leur a toujours donné une si