contre eux pour les frais généraux. Ils se nourrissent
d’un peu de riz et de currie, plat préparé avec de la
viande en sauce, du riz, et des épices indiennes telles
que la canelle et le purpurium ; ils ne boivent que du
thé. Ils ont une quantité d’employés (caxeiros) qui
commencent tout jeunes dans les affaires, et dont les
appointements varient de 50 à 1.000 roupies par an
pour les gros employés y compris le logement, la
nourriture et un costume par an qu’on leur donne le
jour du Ramadan.
Les Hindous sont venus se fixer sur la côte il y a
presque trois cents ans. Il faut même supposer que
les boutres arabes fréquentaient Mozambique avant la
découverte de ces rivages par Vasco de Gama. En
effet le Perype de la mer Erythrée qui remonte à Jésus
Christ donne déjà une description assez ressemblante
des divers ports qui s’étendent entre Zanzibar et
Mozambique et, d’après ce livre, il semble que les
conditions d’échange et de commerce n ’aient guère
varié. On importait déjà des_ cotonnades, des verroteries
et du fil de laiton et on exportait des épices,
de la poudre d’or et des graines. Le commerce principal
était déjà la traite des esclaves qui, actuellement,
n ’est pas encore abolie dans toutes les parties du
pays. Les Hindous font un commerce actif antre
Bombay et la côte de Mozambique. Ils se servent
pour leur navigation de boutres dont la construction^
n ’a jamais varié depuis les temps les plus reculés;
ils sont en forme de nacelle à un ou deux mâts avec
voile latine, ont de huit à quinze Hindous comme
équipage, et leur capitaine se guide uniquement sur
les étoiles. Ils portent de 25 à 150 tonneaux et malgré
leur construction primitive tiennent remarquablement
la mer. Ils partent de Bombay au commencement de
l’année et mettent de vingt à quatre-vingt-dix jours pour
arriver à Mozambique, où ils attendent la mousson du
sud pour retourner aux Indes. Ils s’arrangent ainsi
pour avoir du fret à l ’aller et au retour, ce qui leur
permet de tenir des prix de transport impossibles à
concurrencer par les compagnies européennes. L’affrètement
d’un boutre de 100 tonneaux pour huit mois
varie de 1.500 à 2.000 roupies tout compris.-Les Hindous
établis en Afrique se divisent en plusieurs religions;
la plus grande partie est composée de mahométans
reconnaissables à leur costume spécial ; ils ont les
jambes entourées d’une mousseline blanche qui laisse
apercevoir la peau; ils portent le turban. Les autres
se subdivisent en Banians, en Parsis et en Batiahs.
Les Banians ont une casquette en forme de mitre
et un tatouage rouge sur le- front, tatouage qu’ils
renouvellent les jours de fête ; ils sont végétariens,
se tournent le dos quand ils mangent et se garderaient
bien de toucher à leur nourriture si un étranger avait
vu la préparation de leur cuisine. Les Parsis sont
également végétariens, ils boivent beaucoup de lait,
ils sont adorateurs du feu et d’après les prescriptions
de leur religion ne doivent jamais toucher ni faire le
moindre mal aux plus petites bêtes; aussi il n ’y a
rien d’étonnant à ce qu’ils soient d’un saleté repoussante
et couverts de vermine.
Les Hindous sont en général assez honnêtes en
affaires, mais cependant, à la plus petite irrégularité,
ils ne se gênent pas pour chercher querelle. Les
grandes maisons remplissent toujours leurs engage