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 faisaient venir  des  roupies  en  grandes  quantités  
 et  une  fois  dans  le  pays,  les  poinçonnaient  et  leur  
 donnaient  ainsi  une  valeur  officielle  supérieure  de  
 10  p.  100  à leur valeur véritable. 
 En  dehors  de  ce  chaos  épouvantable,  les  commerçants  
 doivent  encore  compter  sur  le  change  qui  varie  
 tous  les  jours  et  est  différent  pour  Bombay,  pour  
 Paris  et  pour Lisbonne.  On conçoit  donc facilement  la,  
 difficulté d opérer  des  taxations.  Avant  de  traiter  une  
 affaire,  il  faut  se  livrer  à une  série  de  calculs pour le  
 change,  pour  la  valeur  à  donner  aux  roupies,  au  
 papier,  aux  piastres,  etc.,  etc.  Grâce  à  leur  habileté  
 consommée de  calcul,  les  Hindous  font  toujours  des  
 opérations  beaucoup  plus  avantageuses que les  Européens. 
   On  cite  de  nombreuses  maisons  hindoues  qui  
 ne  s occupent  absolument que  de  tripoter  les  roupies  
 et  lorsque  l’on  entre  dans  l ’intérieur  d’un  magasin  
 dé  ce  genre,  on  voit  plusieurs  individus  uniquement  
 occupés  toute  la  journée  à  compter  et  à  empiler  des  
 roupies dans de grandes caisses. 
 DO UANE S 
 La question des douanes est  aussi  une  cause importante  
 de la réduction des affaires.  Il y a dans le Mozambique  
 quatre tarifs de douanes différents : Lorenzo Marques, 
  Beira,  Ibo,  Inhambane.  Nous  avons  vu dans des  
 tableaux  spéciaux les droits  d’importation  et  d’exportation  
 pour Lorenzo Marques  et pour Beira. Le tarif de  
 Ibo  est  ad valorem entre 5 et  10 p.  100,  à part quelques  
 articles  comme  les  liquides  et  les  cotonnades.  Qui-  
 limane,  Inhambane  et Mozambique  ont  le  même  tarif 
 calculé  ad valorem  et  au poids.  Les  articles de provenance  
 portugaise  sont  toujours  favorisés  de  90 p.  100  
 sur le  tarif ordinaire.  Lorsque  les  droits  d’entrée  sont  
 susceptibles d’être  appliqués à des  marchandises  dont  
 la valeur  dépasse  5.000  francs,  les  négociants  ont  la  
 faculté  d’obtenir  du  gouvernement  de  ne  payer  les  
 droits qu’en  trois périodes  : 1/3  au  comptant,  1/3 à un  
 mois  et  demi  et  1/3  à trois mois. Ils créent,  à cet  effet,  
 des  traites  qui  sont garanties par  deux  fazadores. 
 B o n s   d e   s t o r e .  —  Il  y  a  des .bons de  store  dans  
 toutes  les  douanes;  on  paye  20  réis  par  mois  pour  
 100  kilogrammes.  Il  serait  à souhaiter que  le  gouvernement  
 portugais, dans l’intérêt des affaires, régularise  
 d’une façon  officielle et  durable les monnaies en usage  
 dans  le  Mozambique  et  les  douanes.  Pour  ces  dernières  
 la  chose  serait  facile.  Les droits  de  transit  restent  
 toujours  fixés  à 3 p.  100  pour  les articles destinés  
 au  Transvaal ou  à la Chartered  G0  et  les  articles  destinés  
 à la consommation intérieure, seraient ainsi taxés  
 uniformément  dans  les  différentes  villes.  Seulement  
 le Mozambique, comme les colonies françaises,  dépend  
 de  la métropole  et  des  changements  de  ministères  
 aussi  fréquents  au  Portugal  qu’en  France.  Lorsqu’un  
 gouverneur  portugais  est  nommé,  son  premier  soin  
 est de tout bouleverser  avant de commencer une unification  
 quelconque et,  une fois que  celle-ci  est  en  préparation, 
   lq, gouverneur  est  presque  toujours  déplacé. 
 COLON I SA T ION ,   C O N C E S S IO N S ,   PR A Z 0S 
 Les Portugais,  dans  le but  de  développer  la  colonisation  
 du Mozambique,  ont créé  une organisation spé- 
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