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 3°  Difficulté  de  trouver  des  hommes  capables  pour  
 gérer les  entreprises  commerciales  à  l ’étranger; 
 4°  Prix  peut-être  trop  élevés  des  articles  français,  
 insuffisance  et cherté  excessive  des  moyens  de  transport  
 en  France. 
 Examinons  ces  causes  : 
 Les-Français  ont  peu  l ’habitude  de  s’expatrier;  ne  
 parlant  que  leur  langue,  ils  craignent  de  ne  pouvoir  
 réussir  à  l ’étranger;  ils  veulent  conserver  leurs  aises  
 et  leurs  habitudes  sans  vouloir  prendre  celles  des  
 pays  où  ils  vont ;  les parents  craignent  de voir partir  
 leurs  fils  au  loin,  ils  préfèrent  les  laisser  dans  leur  
 modeste  situation,  sans  chance  de  meilleur  avenir,  
 plutôt  què  de  leur  permettre  de  tenter  fortune.  Les  
 fils  aiment  mieux  également  la  vie  facile  de  Paris  
 ou  de  France;  on  peut  le  voir  par  l’exemple  des  
 soldats de l’infanterie  de marine  qui,  après  leurs deux  
 ans  de  séjour  aux  colonies,  ne  souhaitent  qu’une  
 chose,  retourner  en  France  pour  n ’en  plus  bouger,  
 au  lieu  de  s’établir  dans  le  pays  qu’ils  ont  connu  
 pendant  deux  années,  dont  ils  ont  appris  la  langue  
 et  pris  les  habitudes.  Ils  devraient  pourtant  se  rappeler, 
   ces jeunes gens,  que  les  fortunes  commerciales  
 du  Mexique  sont  presque  toutes  entre  les  mains  
 d’anciens  soldats  français  qui  se  sont  établis  dans  le  
 pays  après  la  guerre  du Mexique.  Ils  ont  prospéré,  
 ont  fait  souche  dans  le  pays,  et  ont  attiré  avec  eux  
 un  grand nombre  de  leurs  compatriotes.  Cet exemple  
 devrait  suffire  pour montrer  que,  .eux  aussi,  ils pourraient  
 faire  leur  chemin  et  réussir  à  l ’étranger.  De  
 même,  la  République  Argentine  retient  sur  sou  sol 
 i ;  un grand nombre  de Français,  presque  tous  basques,  
 |  qui  s’y  plaisent  et  y  prospèrent,  
 p   Mais  les  Parisiens  et  les  jeunes  gens  des  grandes  
 f/villes  telles  que  le Havre,  Lyon,  Bordeaux,  ne  s’expa- 
 ■  trient que difficilement. 
 Voyons  ce  qui  se  passe  à  Londres  ou  à Hambourg.  
 I Un jeune  homme de  dix-huit  ans  entre  chez  un  commissionnaire  
 ou  chez  un  commerçant  avec  l ’idée  fixe  
 d’aller  s’établir  plus  tard  n ’importe  où.  Au  bout  de  
 quelques mois,  il  a  vu,  dans  la maison  qui  l’emploie,  
 avec quels pays  on  fait  le plus  d’affaires,  quelles  sont  
 les  villes  qui  lui  paraissent  de  réussir  le  mieux;  il  
 étudie  alors  la  langue,  correspond  avec  les  clients  de  
 la  maison,  en  un  mot  se  met  bien  au  courant,  et  un  
 beau  jour,  il  part,  ayant  trouvé  un  emploi  chez  un  
 correspondant  de  son  patron,  ou,  s’il  est  intelligent,  
 ayant  obtenu un petit crédit  de  sa maison. Voilà  donc  
 fen  garçon  établi,  qui  va  fonder  une  nouvelle  affaire  
 destinée  ou  non  au  succès;  mais  en  attendant  il  
 Restera  en  relations  avec  sa  première  maison,  fera  
 venir  de  son  pays  tous  les produits  de  sa  vente,  et  
 n achètera  en  France  que  ce  qu’il  ne  pourra  pas  
 acheter  dans  sa  patrie. 
 I   Usant  lui-même  de  son  influence  auprès  de  ses  
 clients,  il  leur imposera  petit  à  petit  ses  articles  au  
 détriment des produits  français,  qui,  pour obtenir une  
 bonne vente,  doivent  être  soutenus  et  préférés  par  
 le vendeur à cause de leur prix en général élevé. 
 ¡'  Petit  à  petit,  des  groupes  commerciaux  se forment  
 amsi,  et  le  commerce  du  pays  d’origine  s’accroît  
 rapidement. 
 ■  De môme,  les  immigrants  industriels  ou  agricoles