que, d’ici quelques mois, les explorateurs reviendront
aussi rapidement qu’ils seront partis.
En effet, le territoire de la Ghartered, quelque
immense soit-il, ne peut, dans l’état actuel, être
exploité avec un profit immédiat. Il faut d’abord
que les chemins de fer soient terminés, que Salisbury
et Bulawayo soient reliés aux autres centres de
l'Afrique du Sud, que la population européenne s’augmente,
et alors on pourra donner une suite favorable
aux diverses entreprises minières et agricoles. Pour le
moment, les frais de transport et de main-d’oeuvre
sont trop élevés pour permettre l’exploitation des
mines d’or, dont le minerai est à basse teneur.
Mais on ne peut préjuger de l’importance qu’acquerra,
avec le temps, cette compagnie. Elle a été jusqu’ici
menée d’une façon habile et intelligente ; certes,
de grosses fautes ont été commises, de par l’ambition
de Cécil Rhodes et de A. Beit, et ces fautes ont causé
des dépenses considérables à la compagnie. Mais le
moment n ’est pas éloigné où les recettes balanceront
les dépenses; après, les recettes ne feront qu’augmenter
et, si le capital de la compagnie reste station-
naire, il est possible d’envisager le temps où les premiers
dividendes seront distribués. Actuellement, après
l’échec politique et matériel de l’expédition Jameson,
Cécil Rhodes a résolu de consacrer une partie de ses
capitaux, son activité et son influence, à mettre en
oeuvre et à coloniser le pays. Il est reparti dans la
Rhodésia où il reste d’une façon presque permanente.
D’accord avec la compagnie dont il ne fait plus partie
officiellement, mais qui obéit cependant à son influence,
il poursuit deux buts : 1° Relier par chemin de fer