
 
        
         
		Lès  israélites  ont  fait  édifier  également  une  synagogue. 
 J o u r n a u x .  — On  compte  quatre  ou  cinq journaux  
 quotidiens  :  le Star,  le  Standard, Diggers news,  Johannesburg  
 Times,  etc.,  etc.  Ils  publient trois  éditions  par  
 jour  et  se  vendent  3  pence,  ce  qui  est  du  reste  la  
 plus petite monnaie  du pays,  car  les pièces  de  bronze  
 y sont  totalement  inconnues. 
 En  outre,  plusieurs  journaux font une  édition hebdomadaire  
 pour  le  départ  du  courrier  d’Europe  et  
 relatent tout ce  qui  s’est passé  dans la  semaine. 
 Plusieurs journaux  spéciaux de modes,  de  sport  ou  
 commerciaux sont  également publiés  à Johannesburg. 
 Tous  les journaux politiques,  comme  partout  d’ailleurs  
 ont  contribué  fortement  à  irriter  les  Anglais  
 contre  les  Boers,  et  la loi qui  a  été  récemment votée  
 concernant  la  presse,  était  absolument  nécessaire  
 pour donner au gouvernement le  droit  d’empêcher les  
 attaques  odieuses  et  fausses qui  lui  étaient journellement  
 adressées.  Il  faut  par  contre  espérer  que  le  
 gouvernement  ne fera pas un usage trop rigoureux  de  
 cette  nouvelle  loi  et  que,  d’un  coup  de  plume,  il  ne  
 supprimera  pas  comme  il  l’a  déjà  fait,  un journal  un  
 peu  agressif. 
 Les  rapports  toujours  si  tendus  entre  Anglais  et  
 Boers,  ces  derniers  soutenus  par  les  Allemands,  ne  
 peuvent s’améliorer  sans  concessions  réciproques.  La  
 presse  est l’instrument le plus  actif pour  améliorer ou  
 pour  aigrir  ces  relations  ;  les  attaques journalières  et  
 répétées  finissent  par  agacer  les plus  conciliants  et  à  
 leur  inspirer des mesures beaucoup plus  sévères qu’il  
 ne  serait souvent nécessaire.  .  ,  I 
 M oe u r s   e t  c o u tu m e s .  —  L’Anglais  en Afrique  est  
 resté Anglais  comme partout.  Cependant,  à  Johannesburg  
 principalement,  il  s’est  démocratisé,  ce  qui  tient  
 certainement  à  l’origine  de  la ville. Quand,  en  1886,  
 les premiers  pionniers  arrivèrent pour fonder la ville,  
 ce  furent  tous  des  hommes  de  Kimberley  ayant  déjà  
 fait  leurs  preuves,  habitant  l ’Afrique  du  Sud  depuis  
 longtemps et  que  la  vie  dure  des  camps  avait  rendus  
 rudes  de  façons.  Ils  étaient en effet  tous  fils  de  leurs  
 oeuvres  et  avaient fait  leur  affaire  au milieu des  difficultés  
 des  pays  nouveaux. Habitués  à coucher sous la  
 tente,  à  habiter  des  maisons  en  carrés  de  fer  blanc,  
 ces hommes prirent peu  à peu  des  manières  brusques  
 et  sans  façons qu’ils  ont  apportées  avec  eux  et transmises  
 aux nouveaux venus.  Aussi,  tous  les  habitants  
 de Johannesburg ont-ils un petit air rude, mais  au fond  
 ils  sont très bons vivants  et d’agréables relations.  Seulement  
 il  ne  faut pas  attendre  d’eux  une  honnêteté  
 aussi  grande  que  celle  des  Européens  ;  ils  sont  en  
 effet  allés  en  Afrique  pour  gagner  de  l’argent,  bien  
 vite,  employant  à  cet  effet  leur  intelligence  et  leur  
 peine,  mais  ne  reculant  devant  aucun  moyen  pour  
 atteindre  leur  but. 
 Toutes  les  grosses  affaires  sont  entre  les  mains  de  
 chefs  anglais ou  allemands ; presque toutes  les  affaires  
 commerciales importantes sont  également dirigées par  
 des  Allemands. Les Boers  ne s’occupent pas  d’affaires  
 minières,  ou  du  moins  très peu. Comme  exception  on  
 peut  citer MM.  Lewis  Mark  qui  possèdent,  dit-on,  la  
 plus  grosse  fortune  immobilière  du  Transvaal.  Les  
 Boers sont  en  général dans l’administration,  ils préfèrent  
 le farniente bureaucratique  aux  aléas  des  affaires,