dans tous les pays du monde protégés par des droits
de douane, les plus grands bénéfices seront acquis
aux producteurs sur place.
La colonie du Cap est le pays le plus propre de
l’Afrique du Sud à devenir centre de production de
toutes industries. Nombre de ces dernières s’y sont
déjà créées, comme nous le verrons dans les tableaux
suivants (voir page 62). Mais il y a encore un vaste
champ d’activité pour les industriels voulant s’établir.
Il est certain que le Transvaal, la République d’Orange,
le nord du Natal, la Chartered Company, ne pourront
jamais lutter avec le Cap pour l’industrie. Tous ces
pays sont moins fertiles que le Cap, ont une population
moins civilisée, des moyens de communication
défectueux, en un mot une grande infériorité vis-à-vis
de la colonie du Cap qui, elle, possède un système de
chemins de fer complet, une population de descendance
européenne de près de 400.000 habitants, de nombreux
troupeaux de bétail, des terrains considérables cultivés
et cultivables, enfin tous les éléments d’un pays producteur.
A notre avis, il n ’y a pas à hésiter à choisir le Cap
comme lieu d’établissement d’une industrie. Jusqu’ici
les tarifs de chemins de fer ont rendu coûteux les
transports à l’intérieur, vers le Transvaal ou la Char,
tered Company: mais il est certain que dans un avenir
peu reculé de grandes réductions seront forcément
appliquées. En outre, les différents pays de l’Afrique
du Sud jouissent, comme nous l’avons vu, d’un traité
d’union douanière qui leur permet de recevoir leurs
produits majorés seulement d’un droit ad.valorem très
peu élevé.
Toutes les industries sont encore bonnes à entreprendre
dans la colonie du Cap. En en laissant quelques
unes de côté, des spécialités auxquelles il serait
imprudent de vouloir toucher, nous trouvons une liste
assez longue dans laquelle il est facile de faire un
choix :
Fonderies de fer, construction de machines, construction
de voitures, fabriques de meubles, s.cieries,
fabriques de produits chimiques, fabriques de chaussures,
fabriques de vêtements, chemises, chapelleries,
moulins, fabriques de glace, d’eau gazeuses, de liqueurs,
de tabac, cigares, cigarettes, etc.; de savon,
bougies, briqueteries, poteries, conserves de légumes,
de fruits, de viande, établissements de filatures, peignage
et tissage, etc., etc.
Nous avons vu, dans le chapitre consacré à l’agriculture,
1 avenir des grandes exploitations rurales. Avec
cette liste d industries, de fabriques, de maisons de
commerce diverses, nous voyons que la colonie du
Cap offre un champ considérable à nos énergies. Il y
a même place pour certains arts libéraux, tels que :
professeurs de français, de musique, de peinture, médecins,
dentistes, etc. (Pas de notaires ni d’avocats.)
C’est, en un mot, un pays complet, marchant à grands
pas dans la route du progrès et de la civilisation ; il est
temps de s’y porter, mais il ne faut pas attendre que
toutes les bonnes places soient prises par les Anglais
et par les Allemands.