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 choses  sont  :  l’entente  de  toutes  les  compagnies,  
 1 observation  rigoureuse  de  la  loi  sur  les  liqueurs,  et  
 le  contrôle non  moins  rigoureux  de  la loi des passes,  
 loi  instituée  par  le  gouvernement,  par  laquelle  tout  
 indigène est muni d une plaque d’identité,  est forcé de  
 déclarer,  sous  peine  de prison,  tous  ses  changements  
 de résidence, de  rester dans la mine où il  est employé,  
 de ne pas circuler après neuf heures du soir,  etc., etc. ;  
 toutes  ces  mesures  ayant  été  très  sagement  prises  
 pour  contenir  les  nègres  sous  une  surveillance  de  
 tous  les  instants. 
 L’économie  qui  pourrait  être  faite  sur  les  salaires  
 des  ouvriers  noirs  serait  encore  d’au moins  un  tiers  
 sur  les  dépenses,  par  conséquent,  sur  le  chiffre  de  
 1 année  dernière,  nous  obtiendrions  une  économie  
 de  £  817.000 par  an. 
 3°  Approvisionnements,  machines  et  divers. — Nous  
 n ’avons  pas  fait  figurer,  dans  le  tableau  général  des  
 dépenses  des  mines,  les  dépenses  d’installation  des  
 machines à vapeur,  des pilons,  et en général  de toutes  
 machines  servant  à  1 industrie  de  l ’or.  Ces  dépenses  
 se  sont  élevées,  en  1896,  à  plus  de  £  2.000.000  pour  
 les mines,  qu’il  conviendrait d’ajouter aux £ 9.740.000  
 du total  général  des  dépenses  portées  dans  le  tableau  
 ci-joint. 
 Or,  nous  estimons  que,  sur  ces  £  2.000.000  de  
 machines,  il  y  a  une  économie  à  faire  d’au  moins  
 25 p.  100,  soit  £  50Q.00O. 
 Il  est  utile  pour  les  actionnaires  de  savoir  comment  
 les  ingénieurs  et  les  directeurs  des mines  ont  
 soin  de leurs  intérêts.  Lorsqu’un ingénieur des mines 
 veut  faire  installer des  machines,  il  communique  son  
 projet  au  directeur,  qui,  dans  la plupart des  cas,  l ’accepte  
 les  yeux  fermés.  Le  directeur  est  presque  toujours  
 actionnaire,  membre,  ou  représentant  d’une  
 grande  fabrique  de machines ;  il  s’ensuit  qu’il  donne  
 immédiatement  la  commande  et  est très  heureux  de  
 payer  ces  machines  très  cher.  En  outre,  les  ingénieurs  
 changent  assez  souvent  de  mine,  et  à  chaque  
 nouvel  ingénieur,  il faut de nouvelles machines. Nous  
 connaissons  un  ingénieur  français  d’une  mine  du  
 Rand  qui  a  fait  venir  de  Paris  une  machine  coûtant  
 5.000  francs,  tandis  qu’une  machine  similaire  avait  
 été  vendue  par  une maison  américaine,  pour  le  prix  
 de 25.000 francs,  au  directeur de la mine  qui  en  avait  
 déjà  passé  la  commande,  si  bien  que  la  mine  avait  
 deux machines  pareilles,  dont  l’une  coûtait  cinq  fois  
 plus cher  que  l’autre.  De même,  les dépenses les  plus  
 considérables,  faites  dans  les  travaux  d’excavation  ou  
 de  construction  de  pilons,  pourraient  être  diminuées  
 d’au  moins  un  tiers. 
 C’est  une  habitude  des  ingénieurs  du  Transvaal  de  
 vouloir  faire  grand,  sans  s’occuper  des  résultats  à  
 obtenir.  Dans  le  but  de  réduire  éventuellement  les  
 dépenses  de  frais  d’exploitation  de  3d  ou  de  6d  par  
 tonne,  ils  font  souvent dépenser 50  ou  100.000  livres  
 en  achats  de  nouvelles  machines,  et  l ’intérêt  seul  de  
 ces  dépenses  est  de  beaucoup  supérieur  à  l’économie  
 produite  dans  l’exploitation. 
 Un  financier  de  Johannesburg,  en  même  temps  
 intelligent  homme  d’affaires  et  directeur  de  plusieurs  
 mines,  a  cité  dernièrement  l’exemple  suivant  de  gaspillage  
 scandaleux dans diverses mines :