lège de l’exploitation des mines dans tous les districts,
la construction des chemins de fer et du télégraphe ;
elle a formé sur son territoire de nombreuses concessions
qu’elle a données à différentes compagnies. Elle avait
vendu à une compagnie française les mines de charbon
de Téte, qui n ’ont pu être exploitées jusqu’à présent
faute de capitaux. Elle a vendu à la North Charter-
land G0 tous les privilèges de l’exploitation de l’or dans
le haut Zambèze, et à une autre compagnie anglaise,
l’Oceana Cia, d’autres concessions analogues de mines
d or dans l’autre partie de son territoire. Dernièrement
elle concédait à la compagnie du chemin de fer du
Zambèze le monopole de tous les chemins de fer à
créer éventuellement sur son territoire. Cette compagnie
de chemin de fer a déjà commencé les études
de tracé entre Quilimane et Bloem Tyr; cette ligne
serait appelée à un grand avenir car elle mettra
l’Afrique centrale anglaise en communication directe
avec la mer. Il est toujours fortement question de
l’absorption de la compagnie du Zambèze-par la compagnie
de Mozambique, plus puissante et mieux
outillée.
E X P L O I T A T I O N D ’ UN PR A Z O
Gomme nous 1 avons vu dans le chapitre précédent,
un prazo est une véritable colonie à la disposition
du concessionnaire, qui peut faire sur son
territoire tout ce que bon lui semble. Les arenda-
taires possèdent dans certains prazos une main-
d’oeuvre considérable pour rien ou presque rien. En
effet, un indigène travaillant sur des plantations est
payé de 60 à 80 centimes par semaine et se nourrit
de riz ou de graines qu’il ramasse dans la plantation.
Certains prazos, comme celui de Boror, par exemple,
qui possède un territoire de 2.500.000 hectares,
compte 40.000 indigènes. On voit donc de suite quelle
énorme exploitation agricole on peut créer sur une propriété
semblable, dont les différents climats se prêtent
à tous les genres de culture. Malheureusement, une des
causes qui retardent la mise en train de ces exploitations
est le manque de capitaux. Ces affaires sont
encore très peu connues en France, et seuls, quelques
capitalistes connaissant le pays, y ayant séjourné,
peuvent se rendre compte des bénéfices considérables
qu’une affaire bien organisée pourrait présenter. La
plupart des prazos sont donnés en concession à des
Portugais, parce que seuls, ceux-ci se rendent en
grand nombre dans le pays et qu’il leur est plus facile
qu’aux étrangers d’obtenir des concessions du gouvernement
portugais ; mais, par contre, il est très
facile à un étranger désireux d’acquérir une concession,
d’acheter au Portugais le droit que celui-ci a
obtenu du gouvernement. La plupart de ces prazos
appartenant à des Portugais ne sont pas mis en exploitation
parce que ceux-ci, encore moins que les autres
Européens, ne possèdent les capitaux nécessaires.
Il arrive donc que de nombreux arendataires, ne
pouvant par eux-mêmes commencer l’exploitation de
leur, concession, s’associent ou vendent leurs droits
à des sociétés pour la plupart anglaises. L’arendataire
peut et doit combiner l’exploitation de son prazo en
faisant à la fois le commerce de marchandises avec
les indigènes et en se livrant à la culture des produits
les plus rémunérateurs, suivant le sol qu’il a à sa