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 crédit  en  argent  ou~en  marchandises  que  les  Européens  
 leur  font,  ils  commercent  seulement  avec  les  
 indigènes  dont  ils  connaissent  les  moeurs  et  les  
 usages,  leur  vendent  des  marchandises  et  en  reçoivent  
 les  produits  qu’ils  viennent  revendre  aux  commerçants  
 européens. 
 Organisés  d’une  façon  si  rudimentaire,  avec  si  peu  
 de  frais  généraux,  astucieux  et  habiles,  les  Hindous  
 ont tout  ce  qu’il  faut pour  réussir.  Aussi  les  quelques  
 maisons  hindoues  de  la  côte  font-elles  plus  d’affaires  
 que  les  maisons  européennes  les  plus  importantes.  
 Elles  traitent  directement  avec  le gouvernement  portugais  
 pour  la  fourniture  de  riz,  de  vivres,  de  vêtements, 
   etc.,  à faire  aux  troupes.  Elles sont en  un mot  
 une  véritable  puissance  qui  envahit  de  plus  en  plus  
 le  pays  et  est  un  obstacle  à  la  réussite  des  maisons  
 étrangères.  , 
 Cette  situation  inquiète  à juste  titre  toute  l’Afrique  
 du  Sud.  On  se  rappelle  l’année  dernière  les violentes  
 protestations  qui  s’élevèrent  à  Durban  contre  l’admission  
 de  navires  chargés  d’Hindous. Au  Transvaal,  
 une  loi  vient  d’étre  votée  défendant  aux  Hindous  de  
 se  livrer  à  leur  commerce  hors  certaines  conditions  
 draconiennes.  Au Mozambique  même,  on  a  pris  des  
 mesures  de  police  spéciales  destinées  à  diminuer  
 l’importance  de  la  colonie  hindoue.  Malgré  tout,  ces  
 mesures  ne  sont  pas  efficaces  et  n ’arrêtent  pas  leur  
 invasion.  Il  est  à  souhaiter,  dans  l’intérêt  de  la  
 colonie  de  Madagascar,  que  le  gouvernement  français  
 prenne  des mesures  radicales  pour  sauvegarder  
 notre  commerce  contre  ces  concurrents  qui,  comme 
 on le  comprend facilement,  sont  dix fois  mieux  placés  
 que n ’importe quels commerçants. 
 FRAIS  GÉNÉRAUX  ET  BÉNÉFICES  DES  MAISONS  EUROPÉENNES 
 Les  frais  généraux  des  maisons  européennes  sont  
 très  élevés.  Les  impôts  du  gouvernement  qui  sont  
 aussi  nombreux  et  aussi  élevés  que  possible  :  licence  
 du  commerce des  boissons,  pour vendre de la poudre,  
 impôts  directs  et  indirects  compris  sous  le  nom  de  
 décimes  industriels.  On  peut  évaluer  à  10.000  francs  
 par an la  totalité  des  impôts  payés  par  une maison  de  
 commerce  de  moyenne  importance.  Les  frais  généraux  
 se  composent  de  la  location  d’une  maison  qui  
 varie  entre  6  et  15.000  francs  par  an,  des  appointements  
 du  personnel  européen  et  des nombreux  boys.  
 En  somme,  il  faut  compter  qu’une  maison  voulant  
 faire un chiffre  d’affaires  de  500.000  francs,  tant  dans  
 l’importation  qu’à l’exportation,  aura  environ  de  40  à 
 50.000  francs  de  frais  généraux.  Les  bénéfices,  considérables  
 il  y  a  quelques  années,  sont  maintenant  
 beaucoup  plus  irréguliers  et  plus  faibles.  Sur  les  
 matériaux  de  construction,  on  peut  encore  avoir  un  
 certain  bénéfice ;  sur les tissus,  il devient  insignifiant ;  
 quant  aux  produits  d’exportation  il  y  a  presque  toujours  
 de  la  perte  à  cause  de  la  concurrence  des  
 agents,  qui  poussent  trop  les  prix  d’achat,  et  de  la  
 spéculation sur  les  arachides  et  les  copra  à Marseille.  
 Les maisons  françaises  ont  vu  leur  commerce  décliner  
 par  suite du  peu  d’intérêt  qu’elles  semblent avoir  
 pris  au  choix  de  leurs  agents.  Ceux-ci  partent  de  
 Marseille  avec  des  appointements  de  125  francs  par