comme traitement à la Consolidated Goldfïelds ; il est
en outre ingénieur conseil dans d’autres compagnies
et l’on voit de suite les sommes énormès qu’il doit
gagner de ce chef. Il y a plusieurs compagnies qui
ont chacune deux ou trois ingénieurs en chef payés
chacun entre 150 et 250.000 francs. De même, la
moyenne des salaires des contre-maîtres varie entre 15
et 20.000 francs par an, ét la moyenne des salaires des
ouvriers ordinaires est de plus de 6.000 francs par an.
Ces prix sont absolument exagérés; il serait possible
de les réduire au minimum de un tiers, pour ne pas
dire plus, et ainsi payés, les-ouvriers s’estimeraient
très, heureux. En dehors de cela, il y a dans les mines
un personnel beaucoup trop considérable, ce qui fait
que les ouvriers, trop nombreux pour le travail à
produire, deviennent paresseux et font mal le peu
d’ouvrage qu’ils ont à faire. Les ouvriers blancs occupés
dans le fond des mines surveillent les noirs et
ne font guère autre chose.
La réduction qui pourrait être obtenue facilement sur
les salaires des blancs, réduction calculée à 33 p. 100,
donnerait £ 1.000.000 d’économie annuelle.
2 S&lcLti es des ouvvievs /ioi/'s. — Si les noirs sont
payés à des prix tout à fait supérieurs à ceux qu’ils
méritent, la faute en est entièrement aux compagnies
minières qui, par manque d’entente, ont fait monter les
salaires au moment de la rareté de la main-d’oeuvre.
A ce moment, les compagnies qui manquaient d’ouvriers
allaient les chercher dans les exploitations
voisines et, pour les attirer à elles, augmentaient
leurs salaires. On était arrivé à payer les nègres
£ 4 10* par mois, nourris et logés. Or, un nègre
n ’a pas de dépense autre que celle des liqueurs
fortes, dont la vente a été interdite d’une façon
absolue par une loi spéciale, très souvent enfreinte.
Le nègre pourrait donc mettre la presque totalité de
son salaire de côté, et, lorsqu’il a économisé 12 ou
15 livres,: il s’en retourne dans son pays, achète une
vache et plusieurs femmes et vit ainsi jusqu’à ce que,
n ’ayant plus d’argent, le besoin d’en acquérir de
nouveau l’engage à revenir travailler aux mines.
Il y a six mois, les compagnies de mines cherchèrent
à faire une en ten te , s’obligeant toutes à
payer au même tarif leurs ouvriers noirs. Le prix
nouveau fut fixé à 70 francs par mois, toujours nourris
et logés. Cette réduction de salaire fut acceptée sans
aucun murmure ; à peine quelques défections se produisirent
elles, et, au bout de quelques jours, le
travail continuait avec une réduction appréciable
pour les compagnies.
Cela ne suffit pas ; .les.compagnies doivent continuer
à s’entendre d’une' façon complète et imposer
aux nègres un nouveau tarif qui, à notre avis, ne
devrait pas dépasser 40 francs par mois au grand
maximum,
Avec l’abondance de la main-d’oeuvre actuelle, la
disette qui règne à l’état permanent dans les districts
d’où viennent les travailleurs, la peste bovine qui,
en décimant le bétail, chasse les habitants des contrées
contaminées, toutes ces raisons sont un sûr
garant que les indigènes accepteraient avec-beaucoup
de plaisir une nouvelle situation qui, bien que moins
avantageuse, serait encore très suffisante pour satisfaire
leur idéal.