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 Gomme nous  l’avons  vu  par les  chapitres  consacrés  
 spécialement  à  Lorenzo  Marques,  Beira,  Quilimane  
 et Mozambique,  le  commerce  de  la  colonie  est  important. 
   Il  ne  pourra  que  s’accroître  surtout par  1 importance  
 de  jour  en  jour  plus  grande  du  Transvaal  et  
 par  celle  de  la  Chartered  C°,  qui,  évidemment,  prendra  
 la  route  de  Beira  pour  introduire  ses  troupes  et 
 ses marchandises. 
 La distance entre le Cap et Bulavayo est de 2.059 kilomètres  
 et celle  entre Bulavayo  et Beira est de 228 kilomètres  
 seulement.  De  même  Salisbury,  à  2.574  kilomètres  
 du Gap,  n ’est qu’à 610 kilomètres de Beira. 
 Le  commerce  général  d’importation  et  d exportation  
 est  entre  les  mains  principalement  des maisons  
 françaises  et  allemandes.  Les  grandes  maisons  de  
 Marseille,  Mante  frères  et  Borelli  de  Régis  aîné,  et  
 A.  Fabre  et  fils,  ont  établi  depuis  de longues  années  
 des  succursales  dans  toutes  les  villes  de  la  côte ;  et  
 ces  comptoirs  ont  pris  un  développement  considérable  
 donnant  des  bénéfices  sérieux  aux  maisons  
 mères  de  Marseille. 
 Cependant,  il  y aurait des  reprochés  à  adresser  à  la  
 manière  dont  ces  maisons  dirigent  leurs  affaires.  
 Obligées  de  confier leurs  agences  à  des personnes  de  
 tout  repos,  elles  négligent  souvent  de  s’assurer  des  
 services  dévoués  en  payant  suffisamment  leurs  employés. 
   Aussi, il n ’est pas rare  que  les chefs  des  factoreries, 
  ne pouvant se contenter du salaire  qui  leur était  
 offert,  aient  été  entraînés  à  voler  sur  une  grande 
 échelle. De plus,  les maisons de Marseille,  tout  importantes  
 qu’elles  soient,  sont  toujours  restées  très  en  
 arrière quant  à  l’adoption  de  nouveaux  articles  ou  de  
 nouvelles  moeurs  commerciales.  Elles  n ’envoient  
 presque  exclusivement  que  des  articles  fabriqués  à  
 Marseille,  quoique  souvent  elles  aient plus d’avantage  
 à  s’adresser  autre  part,  en  France  ou  à  l’étranger.  
 Néanmoins,  il est juste de rendre hommage aux efforts  
 faits  par ces maisons  pour maintenir  et  développer le  
 commerce  français  sur  toute  la  côte. 
 Les  affaires  principales  de  ces  maisons,  ainsi  que  
 celles  de  la  maison  Eschmann  et  C°,  qui  a  aussi  son  
 siège  social à Marseille,  sont l’importation  des graines  
 oléagineuses,  dont  elles  tiennent  pour  ainsi  dire  le  
 marché  à Marseille  entre leurs  mains,  et  l’exportation  
 surtout  des  matériaux  de  construction  comme  bois,  
 tuiles,  briques,  etc.,  des  guinées  et  autres  articles  
 de  la  côte.  Elles  opèrent  sur  de  grandes  quantités  et  
 font  en  général  des  chargements  complets.  Les  prix  
 d’affrètement,  de  Marseille  pour  la  côte  de  Mozambique, 
   sont  environ  : 
 Un  voilier  pour  alle r  à  Ibo.................... de  20  A  22  fr.  la  tonne 
 —  —  à Q u iliman e ,  25  f r .  — 
 pour 600 à  1.000 tonneaux.  S’il  a  son  retour  assuré,  de  
 50  à  55  francs,  aller  et  retour,  suivant  les  escales.  Le  
 prix d’un vapeur à l’aller varie de 25 francs à 35 francs,  
 et pour  aller  et  retour,  environ 70  francs.  Les  navires-  
 faisant ces  parcours  sont presque  toujours  des  navires  
 suédois ou italiens. Cependant, on trouve pour de fortes  
 quantités  du  fret  par vapeur  à  meilleur  marché,  on  
 a affrété du charbon  à  15 francs depuis l’Angleterre. La