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 ils  demandent  les produits de  leur  pays,  que  le mar-.  
 chand  se voit  obligé  de  faire  venir  s’il  ne  les  a pas. 
 Il  faut  donc,  pour  augmenter  les  commandes  faites  
 en  France,  envoyer  des  Français  à  l’étranger.  Il  y  a  
 de  la  place  partout  et  dans  tous  les métiers  et. pour  
 tout  homme  intelligent  et  travailleur.  Nous  n ’admettons  
 pas,  sauf  de  rares  exceptions,  la  réponse  :  tout  
 est  déjà pris,  il  n ’y a  rien  à  faire,  c’est  trop tard,  etc.  
 Évidemment  la  chose  est  ainsi  plus  difficile,  mais  
 qu’importe!  La  concurrence  est  un  stimulant puissant  
 et  également  un moyen  d’augmenter  les  besoins,  par  
 suite  les  affaires  de  ceux  qui  sont  de  force  à  la  
 soutenir. 
 Chacun  doit  donc,  suivant  sa  position,  chercher  
 à  créer  à  l’étranger une  affaire ou  une  industrie  compatible  
 avec  ses  aptitudes. 
 Il  faut  cependant,  avant  de  partir,  s’entourer  de  
 renseignements  suffisants,  avoir  le  capital  nécessaire  
 aux premiers  débuts  de  l’affaire  que  l ’on  veut  créer,  
 en  un mot  ne  pas  se  lancer  à  l’aventure,  sinon  on  
 marcherait  au-devant  d’un  échec,  fatal,  non  seulement  
 pour  les  capitaux risqués, mais  surtout  à  cause,  
 du  découragement  qui  en  résulterait pour  toute  nouvelle  
 entreprise. 
 Les  commissionnaires  de  Paris  sont  les  facteurs  
 principaux  du  commerce  d’exportation,  et  devraient  
 donner  l’exemple  en  créant  des  comptoirs  à  l ’étranger; 
   mais  ils  se  heurtent  à  une  difficulté,  presque  
 insurmontable,  le  choix  d’un  gérant,  Il  est  pour;  
 ainsi  dire  impossible  de  trouver  un  Français  sé-;  
 rieux,  capable  de  prendre  la  direction  d’un  comptoir 
 INTRODUCTION 
 commercial.  Ou  il  est  marié  et  ne  veut  pas  s’expatrier, 
   ou  il  veut  bien  partir,  mais  impose  des  conditions  
 inacceptables.  Dans  la  plupart  des  cas,  on  
 tombe  sur  un  beau  parleur,  promettant  monts  et  
 merveilles,  et  qui  se montre  tel  qu’il  est,  c’est-à-dire  
 incapable,  dès  le  début  de  l’entreprise.  On  est  alors  
 obligé  de  liquider  ou  d’envoyer  un  autre  gérant,  ce  
 qui  entraîne  de  grandes  dépenses  et  empêche  la  
 maison  de  prospérer,  faute  de  direction. 
 Notre  expérience  personnelle  nous  a  montré  l’infériorité  
 des  Français  vis-à-vis  des  gérants  allemands  
 ou  suisses;  aussi,  lorsqu’on  a la chance  de  rencontrer  
 un  jeune  homme  paraissant  avoir  toutes  les  qualités  
 requises,  n ’eût-il  pas  un  centime  de  capital,  ne  doit-  
 on pas hésiter à lui confier le  soin  de  créer une  entreprise  
 à  l ’étranger,  dans le cas  où  l’on  croit  avoir  une  
 bonne affaire  en  vue. 
 Naturellement,  la  question  des capitaux  disponibles  
 est  aussi  d’une  importance  primordiale.  On  reproche  
 aux Français,  avec  juste raison,  de ne pas oser risquer 
 10.000  francs  dans une  affaire  commerciale  d’exportation, 
  tandis que,  sur le renseignement d’un ami, ils risqueront  
 le double ou le triple sur une mine d’or qui n ’a  
 peut-être  jamais  existé.  Certes,  le  reproche  est  fondé  
 dans la plupart des cas et  il  faut voir,  dans cette  insistance  
 à n acheter que de la rente ou des obligations de  
 chemins de fer, une des causes de notre décadence commerciale. 
   Cependant,  on  doit reconnaître  que,  surtout  
 depuis  ces dernières années,  les affaires commerciales  
 sérieuses ont reçu un discrédit considérable par les honteuses  
 spéculations  qui  ont  été  commises,  sous  le  but  
 apparent  d’entreprises  industrielles  ou  commerciales.