large et si franche hospitalité. Toute cette période de
troubles depuis janvier 1896 affecta singulièrement
les affaires ; seules, les mines sérieuses ont continué,
en dehors de l’agitation financière, à travailler utilement
le minerai, et les crushings de chaque mois
sont là pour indiquer la marche ascensionnelle et
considérable de la production de l’or au 'Witwaters-
rand. Lorsque la spéculation se vit, en 1896, impuissante
à remonter les cours des valeurs minières,
d’énormes capitaux à Johannesburg se trouvèrent
sans emploi; des quantités de gens qui avaient réalisé,
dans les périodes de fièvre des deux dernières
années, d’énormes fortunes, ne pouvant spéculer
malgré tout sur les mines d’or, cherchèrent d’autres
moyens de faire fructifier leurs capitaux. C’est alors que
la fièvre des terrains s’empara de tout Johannesburg.
Tous les terrains à bâtir de la ville virent leurs prix
doubler, tripler ou quadrupler de valeur, et en très
peu de temps atteignirent des chiffres inconnus à Paris
ou à Londres. Maintenant, les prix ont un peu diminué,
mais sont cependant à un niveau trop élevé pour
qu’une réaction considérable ne soit pas à redouter
sur les terrains. A ces maux engendrés par les -excès
de la spéculation vint s’ajouter encore une terrible
maladie qui frappa dans le vif la population boer ; ce
fut l’épizootie ou rinderpest qui, ayant pris naissance
pendant la guerre du Matabélé Land, se répandit dans
toutes les fermes du Transvaal, contaminant et tuant
les trois quarts des troupeaux de boeufs, seule richesse
des Boers. Toutes ces secousses n ’ont cependant pas
ébranlé l ’importance de la ville, et la population
augmente chaque jour; il ne reste plus qu’à désirer