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 par des directions différentes vers Bulawayo,  centre  de  
 la résistance  des  indigènes.  Après  plusieurs  combats  
 glorieux, les  troupes  de  la compagnie s’emparèrent  de  
 Bulawayo le  4 novembre, mais Lobengula s’était enfui.  
 Ce dernier,  du  reste, mourut peu de temps  après. 
 La campagne du Matabele Land avait coûté à la  compagnie  
 £  113.000  et  80  hommes  tués,  dont  50  Européens. 
  Ün  an plus  tard,  au mois  de mai  1894, un  nouveau  
 décret  royal  fixa  d’une  manière  définitive  les  
 clauses  sous  lesquelles  le  Matabele  Land  devait  être  
 administré  par la  Ghartered Company. La colonisation  
 reprit avec plus d’énergie que jamais, et au mois d’avril  
 1895, par reconnaissance pour les  services  rendus  par  
 M. Cécil Rhodes, le nom de Rhodésia fut officiellement  
 donné aux territoires du Mashona Land  et du Matabele  
 Land. Au mois de mars 1896, les indigènes,  encouragés  
 par l ’absence  du  docteur  Jameson  et  de  ses  troupes  
 de  police  encore  retenues  par  le  gouvernement  du  
 Transvaal,  à  la  suite  de  1 échec  du  Raid  Jameson  et  
 surexcités par  la  disette  et  la  rinderpest  qui  décimait  
 tous les troupeaux,  se  révoltèrent  de  nouveau  et massacrèrent  
 un  certain  nombre  de  colons  blancs.  Une  
 répression  énergique  fut  aussitôt  organisée  et  le  
 gouvernement anglais  prit  lui-même  la  direction  des  
 opérations.  Les  premières  forces  disponibles  étaient  
 seulement  de 580 hommes  sous  la  direction  du  capitaine  
 Nicholson,  qui  était  à  ce  moment  le  chef militaire  
 de  la  compagnie.  Le  1er  avril,  Bulawayo,  qui  
 était  entourée  d’un  nombre  considérable  d’indigènes  
 armés,  fut mise  en état  de  siège  et  tous  les  citoyens  
 valides,  au  nombre  de  800,  s’enrôlèrent.  L’éloignement  
 considérable  de  tout  centre  important,  et la  
 difficulté  des communications,  rendaient  difficile  l ’organisation  
 rapide  d’une  campagne. Une  colonne  sous  
 le  commandement du  colonel Plummer,  fut formée au  
 mois  d’avril  avec  une  partie  de  la  garnison  de Cape-  
 Town et  fut  envoyée  rapidement  vers  le  nord ;  cette  
 colonne  se  compléta,  en route, des  soldats des troupes  
 de  Jameson,  que  le  gouvernement du  Transvaal  avait  
 généreusement remis  en liberté ;  cette colonne  arriva  
 le  15  avril  à Bulawayo.  Peu à peu  des  renforts  importants  
 furent  envoyés  par  les  gouvernements  de  la  
 colonie  du Cap  et du Natal. On fit partir également des  
 troupes d’Angleterre  et le  commandement de l’expédition  
 fut donné  au général Carrington,  qui  fut  rappelé  
 de Gibraltar;  il  arriva  à  Bulawayo  le  2  juin.  Pendant  
 ce  temps  la  révolte  s’étendait  dans  le  pays,  de  nombreux  
 petits  combats  étaient  livrés  chaque  jour,  des  
 blancs  étaient massacrés,  des  fermes  détruites,  et  la  
 misère  continuait  à  être  très  grande.  Après  l’arrivée  
 du  général  Carrington,  les  opérations  furent  entreprises  
 sur une large échelle ; une colonne fut envoyée à  
 l’ouest du  côté  de la Khami River;  une  autre  colonne,  
 sous  le  commandement  du  capitaine  Mac  Farlane,  
 accompagnée  de M. Cécil Rhodes  et  de  M. Colenhran-  
 der,  se  dirigea  du  côté  de  Umbuzu;  et  une  troisième  
 colonne,  sous le  commandement  de M.  Spreckley,  fut  
 envoyée  dans la direction  de  Salisbury. Le but de  ces  
 mouvements était de disperser les indigènes des environs  
 de Bulawayo,  avant d’attaquer  les masses importantes  
 des Matabélés, réfugiés sur les montagnes du Motoppo.  
 De nombreux combats furent  encore  livrés. Peu  à peu  
 les forces des  Matabélés  diminuèrent;  la  lassitude  et